Choi Choi Ya est un lieu que je vous ai déjà présenté de nombreuses fois, mais je ne vous ai jamais réellement décrit l'ambiance.
Ce lieu ouvert il y a à peine plus d'1 an par Shiho est un espèce de "boui boui" à Tsukemen (spécialité d'Hiroshima : nouilles froides accompagnées de légumes froids, viande et oeuf que l'on trempe dans une sauce dont on choisit le niveau d'épices), situé au coeur de Nagarekawa, le quartier de nuit d'Hiroshima.
On y croise toute sorte de population : les amis, des bandes de salaryman éméchés qui viennent se remplir le ventre avant de rentrer à la maison, des yakuzas (dont certains comptent parmi les amis de la propriétaire), des hosts, des jeunes, des très vieux.. toutes les couches sociales s'y croisent.
A chaque fois que je m'y rends, j'attire inévitablement la curiosité (je n'y ai jamais croisé d'autres étrangers).
Si vous avez la seule image du japonais révérencieux, poli, coincé en tête, vous pourez voir à Choi Choi Ya tout l'opposé : des gens drôles, bavards, des personnages pleins de charisme.
Jusqu'à une certaine heure les gens restent encore assez timides, puis parfois avant de m"adresser la parole se renseignent d'abord à mon sujet auprès de Shiho, mais une fois cette barrière passée, les discussions ne s'arrêtent plus.
Les discussions sont assez drôles, je ne sais pour quelle raison ni dans quel but mais mes interlocuteurs s'efforcent de mettre au milieu de longues phrase tout en japonais 1 mot en anglais, souvent les chiffres ou les mots dont je n'ai pas besoin de traduction. Je ne sais pas si c'est pour me montrer qu'ils font un effort pour parler ce qu'ils pensent être ma langue, ou si c'est pour montrer qu'ils connaissent quand même quelques mots d'anglais, ou si vraiment ils pensent que ça va m'aider à mieux comprendre...
Je me suis souvent fait payé mes repas, l'autre soir 2 fois ! D'abord un ami d'Achico que l'on surnomme "papa", il n'a plus de dents (enfin une en bas, une en haut ce qui ne fait pas beaucoup) et me parle avec la main devant la bouche. L'autre soir, il a tenu a payer ma note et a même tendu un billet de plus à Shiho pour que je puisse boire des verres.
Ensuite est arrivé cet autre vieil homme (sur la photo ci-dessus), pas timide du tout, agent immobilier qui sortait des liasses de billets de ses poches. Il ne m'a pas laissé de répit ! N'arrêtant pas de dire "quelle beauté, et regardez moi cette belle peau blanche !" Il était presqu'un peu trop collant ce qui m'a poussé à le traiter de "sukebe" ou de "hentai" (2 mots pour dire "pervers"), son collègue a confirmé en le traitant d'"erojiji" ("vieux pervers"). Il est lui aussi parti en payant ce qui me restait sur la note !
On a bien rigolé lorsqu'il est sorti et que l'on s'est aperçu qu'il portait des Nike !!
commenter cet article …