Il y a un peu plus d'une semaine, après d'improbables mails provenant du secrétariat de Clarence Boddicker me priant de bien vouloir accueillir le Monsieur à Hiroshima, suivis d'un rider long de 3 pages digne d'une princesse qu'on me demandait de respecter à la lettre (Hotêl ***** avec vue sur la baie d'Hiroshima, service de sécurité discret MAIS en micro-short en jean et débardeur moulant gris souris, voir pièce jointe, etc), s'organisait la rencontre tant inattendue avec la diva aux chaussures bleu-blanc-vert..
Alors que j'attendais le taxi commandé en provenance de la gare de Shinkansen, et que la pression montait, je commençai à me poser diverses questions existentielles de dernière seconde, en panique : "est-ce que je vais le reconnaître ? est-il aussi vieux qu'il en a l'air ? aussi imbuvable que ce que l'on prétend ?" mais je n'eus à peine le temps de formuler ces questions que la portière automatique du taxi, arrivé au Parc de Fukuromachi, s'ouvrait déjà..
Comme vous pouvez le constater sur cette photo, non il n'est pas si différent de ce que à quoi je m'attendais.. juste un peu figé mais bon (ce n'était encore que le début de la soirée) ...
Pour le reste, la rumeur n'était pas si éloignée de la vérité, heureusement qu'il ne faisait qu'un passage de moins de 24 h...
Tout a commencé par un café en terrasse de New-York New-York, conversations très pénibles :
pas le temps d'en placer une :"moi je, moi je, moi je" ou plutôt "Clarence ceci, Clarence cela..." (je ne sais pas si c'est son égo over-dimensionné qui le fait parler de lui à la 3ème personne ou bien l'influence nippone de sa chère et tendre.. les japonaises ont souvent tendance à employer leur prénom pour parler d'elles-mêmes), puis cette manie de terminer toutes ses phrases par "retour à la ligne, Clarence, virgule, blabla blabla" (remplacer les 2 blabla par un nom et un adjectif de votre choix).
Malgré les efforts pour lui présenter des amis triés sur le volet et préalablement briefés (le secrétariat m'ayant lui-même cassé les c.. briefé sur ce sujet délicat), la communication et l'entente avec ces derniers furent plus que difficiles.
En plus d'occuper le temps de parole de manière plus qu'indécente et de critiquer à tout va, Mister Boddicker ne fait pas le moindre effort pour écouter les autres, préférant prendre la pose sur les photos ET sous son profil favori (au point où nous en sommes, je me suis quand même permise de publier les photos qu'il n'a pas officiellement validées.. )
Après un court passage à Mugen, un club situé au coeur du quartier pink, où définitivement rien n'était à son goût, ni à la hauteur : un peu trop cheap, trop "inakappoi" ("campagnard, provincial) et après avoir fait pleuré quelques pauvres clubbeuses locales, en leur apprenant "comment on danse quand on à la classe", je préferai éviter de me faire moi-même bannir de la ville pour mauvaises fréquentations (je voyais venir avec une angoisse non feinte, le moment où il allait passer derrière les platines et s'entretenir sur le bon goût musical avec les djs, en l'occurence, Daiji et Susu) et décidai de l'emmener dans un endroit plus neutre et où je me soucie guère de faire bonne impression, un bar à ikemen fraîchement ouvert.
J'avoue qu'après des heures à subir l'odieux personnage, une envie sadique et irrépressible m'avait prise de le mettre lui, son teint grisâtre, sa calvitie naissante et sa tenue de combat fatiguée (polo, futal vert mentalo) face à 2 "bogosses" de 30 ans en costumes impécables et sourire ultra-brighto et c'est pas Tata Shiho qui s'en serait plaint !
Comme de par hasard... après seulement un ou 2 cocktails, il a insisté pour que l'on retourne à Mugen (allez savoir pourquoi ? krr krr krrr) et accepter des breuvages (trop) alcoolisés : Dès "Au Revoir Shoshanna" (Jaggermeister - vodka - Red Bull) et quelques shots servis par Don Shinchano, dans les règles d'Hiroshimarseille.
Et c'est finalement un Clarence totalement décomplexé par l'alcool, dansant la chenille, pleurant pour ne pas rentrer chez lui, se réconciliant avec tout le monde et criant des "Je t'aime Hiroshima !!" qui nous a quitté à des heures où le soleil oblige déjà les obasan à visser leurs visières en mode casque intégral de robocop.
J'ai reçu le lendemain même les remerciements et félicitations du secrétarait de C.B Corp. pour mes prestations m'indiquant les futures éventuelles dates de passage du patron et me promettant un assouplissement des conditions d'accueil, ainsi qu'une paire de lunettes griffées C.B (envoyées en douce) et quelques tickets boissons à utiliser chez Drink Cold.