Bonne année, Akemashite omedetô gozaimasu, kotoshi mo yoroshiku onegaishimasu !
Cette année, c'est l'année du Tigre, et Daiji est né en 1974, l'année du Tigre.
On a passé, comme il se doit, les 3 premiers jours de Janvier, en pension complète chez les parents de Daiji.
On s'est réveillé (tôt) à 11h (couchés vers 7h) avec un paysage légèrement enneigé, il a neigé le 31 et le 1er.
Le plus long repas de ma vie : de 11h du matin à minuit passée à table !!! Soit 13h d'affilée à boire et manger... enfin moi j'ai abandonné la bataille en cours de route pour dormir sur le sofa, c'est qyand ils ont sorti le jeu de home-karaoké..
Waka-chan, la femme de Take, et Shion qui mange sa soupe au mochi (pâte de riz qui font dans la soupe Zôni), plat typique de Shôgatsu. Je me suis vraiment régalée avec cette année, moi qui trouvait ça insipide avant, c'est peut-être celle de la belle-mère qui est meilleure ?
Les enfants reçoivent de l'argent et parfois des cadeaux, un p'tit air de Noël quoi. Comme tout le Japon est en vacances, tout le monde peut rentrer en famille pour cette occasion.
C'était encore assez tôt dans la journée, mais du monde a encore débarqué après, une bonne dizaine de potes en plus des 8 membres de la famille sont venu le passer chez Daiji. Pon et Shiho sont venues en pyjama.. ça m'étonnera toujours cette habitude, nous qui nous mettons sur notre 31 pour ce genre d'occas' en France...
Bobby. La télé évidemment allumée en continu, avec des émissions encore plus débiles et plus longues que d'habitude.
La journée s'est bien déroulée à part 2 petits incidents (auxquels je n'ai pas assisté parce que je dormais déjà) : une copine qui a du aller torcher son copain aux chiottes, parce qu'il s'était écroulé bourré en... heu ben je vous laisse imaginer. Un copain qui a mis un pain dans la gueule à Daiji qui lui interdisait de prendre sa voiture bourré pour rentrer. Mais bon ça en vallait bien la peine...
Tout ça n'a pas perturbé la bonne humeur des parents à recevoir tant de monde à la maison. La mère de Daiji a du restée éveillée jusqu'à 4h du mat avec 2 copines qui voulaient continuer à boire, malgré une journée éreintante pour elle..
Le lendemain, le 2, un repas chez le grand-père et la tante de Daiji. Le grand-père va sur ses 95 ans et malgré des problèmes de vue, est frais comme un gardon. On lui a dit récemment à l'hopital qu'il avait des poumons de bébé, alors qu'il a fumé la pipe jusqu'à 70 ans.. il marche super à l'aise, n'est pas courbé, très peu ridé (un visage très agréable), de belles dents, pas de tremblements ni de problèmes d'oreille. Il n'a pas une voix abîmée de vieillard. Il peut encore tout faire lui même, y compris ses repas, ou de la calligraphie (il est maître de calligraphie), il a toute sa tête, et a bu de la bière et du saké à table avec nous !!
En plus des plats traditionnels (3 jolies boîtes à bento empilée), nous avons aussi mangé des Fortune Cookies chinois, les gâteaux secs qu'on casse avec un message à l'intérieur.
Ensuite direction le Sanctuaire Gokoku. J'ai été impressionnée par cette foule (40min de queue au moment où nous y sommes allés). Alors que la messe de minuit n'est plus suivie par grand monde en France, la visite au temple reste très encrée au Japon.
En même temps c'est moins contraignant : 3 jours pour y aller n'importe quand, pas de longue messe, il faut seulement jeter une pièce, se courber 2 fois, frapper 2 fois dans les mains et refaire une courbette, et hop, c'est pesé emballé.
Leur pragmatisme, ou pingrerie, c'est selon m'a fait rire "Tu crois que 50 yens ça suffit ?... Ho pis c'est bon 60 ça ira très bien... 500yens?!! mais t'es fou, c'est du gâchis!!.."
En faisant la queue on peut se goinfrer de frittes, hot dog et autres cochonneries vendues sur place, tout en se rafraîchissant avec une bonne binouse.
Avouez que c'est moins rebutant qu'aller voir le curé avec tata.
Les parents de Daiji ont ramené au temple leur babiole à l'éffigie de la vache (2009 c'était l'année de la vache), pour en racheter une ornée d'un tigre 寅. Excusez mon ignorannce, ce que j'appelle "babiole", c'est une sorte de flêche avec des grelots et une plaque en bois sur laquelle est dessiné l'animal de l'année... et qu'on dépose dans la pièce japonaise de la maison, avec tous les accessoires à caractère sacré et traditionnel, l'autel etc... (Chez eux, c'est une pièce entière mais habituellement, c'est un Tokonoma, une renfoncement dans un mur)
Ils ont bu un truc servi par les moines. Puis tiré un papier dans une urne, prédisant la chance de l'année.
Les cartes de voeux, une grosse insitution au Japon. Le père de Daiji en a envoyé.... 1600 cette année !!! (c'est un homme mondain, cela explique peut-être ce chiffre... mais bon pour la plupart des gens c'est quand même environ la centaine)
Bon même si le message est déjà imprimé, il faut quand même écrire toutes les adresses à la main... Pour faire leurs cartes, ils avaient acheté un CD-Rom, sur lequel on choisi le design de sa carte (la plupart du temps des tigres, style épuré, traditionnel, manga, enfantin...) puis on a plusieurs options, et on les imprime sur des cartes spéciales achetées à la Poste. Sur chacune figure un numéro, qui sera tiré au sort lors d'une lotterie.
Voilà celles que nous avons faites avec Daiji : son père a fait la calligraphie et a mis son seau, et Daiji a fabriqué un sceau en patate douce avec "Daiji Judith" écrit dedans.
Voilà, on va essayer de reprendre l'année tranquillement et le travail, même s'il reste encore quelques Shinenkaï à faire (fête de nouvelle année).....