Un aller-retour matinal à Osaka

Ca a été un peu la panique cette semaine, parce qu'on s'est aperçu que j'avais besoin au choix d'un visa ou d'un nouveau passeport pour pouvoir aller aux USA, ce qui ne se fait pas en 2 jours.. En principe les Français n'ont besoin que d'un papier ESTA qu'on peut se procurer en quelques clics sur internet pour une somme modique mais comme mon passeport est une véritable antiquité : ni biométrique, ni e-passeport, pas le choix : démarches pour un visa avec présence obligatoire à un entretien à l'ambassade (avec prise des empreintes des 10 doigts) et ça coûte 140$...  refaire le passeport m'aurait obligée à me rendre 2 fois à Tokyo, il faut compter un délai de 3 semaines après l'entretien dont la prochaine date dispo n'était pas avant le 15 Mars soit 2 jours avant mon départ.

J'ai donc réussi à faire les démarches sur internet et obtenir un entretien à l'Ambassade d'Osaka le 3 mars. Je me suis donc levée vers 5h du mat pour pouvoir être à Osaka avant 9h (c'est quand même à 300 bornes d'Hiroshima !).

J'ai pu vivre l'expérience des trains bondés de 8h30 avec les têtes des gens écrasées sur les vitres entre Shin-Osaka et Osaka (j'aimerais vraiment pas avoir à subir ça tous les jours).

Alors il s'est passé un truc étrange à l'ambassade, après avoir passé l'entrée, les affaires personnelles au rayon-x, le passage au détecteur de métaux, et 2 vérifications préalables des documents avec quelques questions ("vous êtes prof de quoi ?", "non je suis pas prof, je bosse dans le tourisme", "mais? vous bossez bien au YMCA pourtant ? alors vous voulez pas un visa business mais un visa touriste ?" "non, je bosse DANS le tourisme et j'y vais pour des salons SUR le tourisme et des sales calls", ".... ?", "Ben regardez ma carte de visite ça sera plus simple", "haaaa ! ok, allez-y"), le dernier entretien se faisait avec du personnel amércain. J'étais la seule non-janaise, et quand arrive mon tour, je commence par dire bonjour en anglais, mais la dame n'a pas du m'entendre et me pose les questions tout en Japonais, jusqu'à ce qu'elle ouvre mon passeport et me dise "bonjour" en français. Elle essaie de continuer l'interrogatoire en français mais je vois qu'elle ne trouve pas ses mots, alors je lui dis qu'elle peut continuer en anglais si elle préfère (et je sais pas pourquoi, je lui ai dit ça en japonais), du coup elle continue en anglais mais ça avait l'air de pas lui aller (peut-être trop habituée à donner ces entretiens en japonais ?), du coup elle a re-switché plusieurs fois en anglais, français, japonais, m'a refait elle aussi le coup de "et vous enseignez quoi ?"... puis m'a dit en prenant mon passeport du bout des doigts comme si il avait la galle "anata no passuporto ha totemo furui !" (il est vraiment vieux votre passeprt !), ben oui désolée.. enfin finalement elle m'a dit que c'était bon...

Du coup avant de reprendre mon shinkansen pour Hiroshima, je me suis fait un petit tour en ville. Je ne connais absolument pas Osaka, je n'avais pas de plan sur moi, presque plus de batterie sur mon iPhone pour chercher des infos et il faisait 3°, en talon, donc je suis restée dans le coin où j'étais vers Umeda et la Gare. Le quartier des gratte-ciel, donc sûrement pas le quartier le plus sympa pour se balader.
 

Une copine m'avait dit "tu vas voir, les gens sont trop drôles à Osaka, les vieilles te tapent sur l'épaule et viennent te raconter leur vie, c'est tous des comiques, ça va être la grosse marade, le matin ils chantent "asa kara yasushi...".. bon ben ça devait être un peu trop tôt, ou on m'aurait menti mais à part le taxi, personne n'est venu me parler ni me faire un sketch...
 

Alors que je m'apprêtais à retourner à la gare, je suis tombée sur ce temple caché entre de gros buildings.
 

Puis ces petites arcades commerçantes.
 

Et 2 jours après j'ai reçu mon passeport orné de mon VISA ! Et dire qu'ils nous annonçaient minimum 1 à 2 semaines sur le site de l'ambassade. Donc voilà ce coup-ci, c'est sûr je pars ! Et la dame de la mairie qui m'accompagne a presuque failli me sauter dans les bras tellement elle était rassurée de pas partir seule. J'ai toujours pas osé poser la question du pourquoi de sa présence vu qu'elle ne parle pas un mot d'anglais...