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1 novembre 2009 7 01 /11 /novembre /2009 07:58
Il y a quelques jours, après avoir fini de travailler jusqu’à tard le soir, je décidai d’aller manger un petit bout chez Shiho, au comptoir de ChoiChoiYa. Les clients n’étaient pas nombreux ce soir là, et Shiho fit les présentations avec la cliente assise à moi droite.

Commence alors une de ses discussions laborieuses dont je me serai bien passé, étant venu pour me détendre plutôt que pour faire la causette avec une inconnue.
La fatigue et le manque de motivation n’aidant pas, je peinais à suivre l’interrogatoire en Keigo (language très poli japonais) que me faisais subir ma voisine. J’en profite au passage pour remercier Robert Patrick et sa petite leçon sur le sujet, sans laquelle j’aurais eut encore plus de mal (ça m’a d’ailleurs aussi bien aidée lors de ma dernière visite à la banque).
Oui parce que quand on te demande « Que vous fait-on faire ? » au lieu de « Tu fais comme boulot ? », ça peut destabiliser un peu. (par exemple en Keigo, on passe les verbes à la forme passive).

Et après cette petite introduction tout en courbettes et manières, alors qu’on ne se connait que depuis 2 minutes, revirement, passage à l’attitude que je trouve personnellement sans gêne..
« Sinon, vous parlez anglais, hein ? » d’un ton péremptoire..
_ heu, ben un peu, quoi, je me débrouille, pourquoi ?
_ Ha ben chouette alors, quand vous aurez du temps libre, vous me donnerez des cours ?

Nan mais c’est quoi ça ?!!! C’est pas la 1ère fois qu’on me la fait celle-là en plus !
Qu’est-ce qui te dit que je suis capable de donner des cours, puis SURTOUT que j’ai que ça à fouttre de mon temps libre ?!!
Parce que le truc vicieux, c’est que vu la manière dont la question est posée, ça me laisse pas vraiment le choix.

En France, je ne me serais jamais imaginée gratter des cours comme ça à un étranger, mais si j’avais vraiment voulu le faire, j’aurais d’abord demander au gars si ça le branche ou pas du tout.
Le pire c’est que par la suite, je me suis encore plus enfoncée dans le piège :

_ Ha non ! mais je ne suis pas capable de donner des cours d’anglais, je parle un peu, mais je fais pleins de fautes »
Prenant ça pour de la fausse modéstie, mon interlocutrice insiste de plus belle
_ Mais non, mais non ! ça ira très bien, ne vous inquiétez pas !!
Je voyais écrit en gros sur son front « Nan, mais tu me prends pour une buse ou quoi toi ? T’es française DONC tu parles anglais c’est évident, tu vas pas me la faire à moi ! »
Puis insistant à nouveau sur mon faible niveau « mon accent est vraiment mauvais en plus » nouvelle inscription sur le front de ma voisine :
« Ha ouai, je vois, c’est donc bien vrai ce qu’on dit, les français sont trop fiers pour daigner parler une autre langue que le français... »
La prochaine fois je sens que je vais tenter des nouveaux trucs :
« T’en penserais quoi si un coréen ou un chinois parlant un peu japonais se mettait à donner des cours de japonais ? »
Ou tout simplement « Mais j’ai pas du tout envie de donner des cours de quoi que ce soit moi ».
Ca éviterait peut-être de perdre tout ce temps...

Dans le même genre de comportement super gonflé, je crois que la palme revient à l’une des assistantes de mon dentiste :
Un matin, alors que j’étais à moitié dans le coltard, et venais de me prendre une grosse dose d’anesthésiant dans la dent, qui m’avait à moitié endormi le cerveau et engourdi la bouche, m’empêchant quasiment d’articuler, une assistante du dentiste commence à me poser des tas de questions.
Dans cet état, j’avais vraiment, mais vraiment aucune envie de taper la discut’, mais en plus l’assistante était adossée contre un meuble derrière moi, ce qui m’obligeait à me contorsionner sur le fauteuil pour lui répondre.

Et voilà TADAAAM on finit par y arriver, elle me demande si je ne donne pas des cours d’anglais « NON ! » j’avais été un peu plus directe cette-fois ci, puis si je ne connaissais pas des anglais ou des américains, si je ne connaissais pas un certain John ou je ne sais qui, puis si y ‘en avaient pas qui seraient dispos pour donner des cours pas trop chers..pfffffffff.. puis un moment, croyant qu’elle allait enfin me laisser tranquille « On fait une conversation en anglais ? là, maintenant » J’ai cru que j’allais me lever pour l’étrangler, mais c’était pas tout !
Le ponpon c’est quand, alors qu’elle me traffiquait dans la bouche pleine de cotons avec je ne sais quel outil, elle me demande « En japonais, « ne bougez-pas » ça se dit « ugokanaide » mais en anglais si je dis « DONTTO MOUBU » c’est juste ? »
Mais bon sang comment tu veux que je te réponde LAAA ?????!!!!!!

2 ans plus tôt :
Ma 1ère année au Japon, alors que je vivais en colocation, une amie à mes colocs venait souvent nous rendre visite avec ses 2 gamines. Elle essayait souvent de me parler dans un anglais incompréhensible, d’autant plus pénible à cette époque que je me concentrais un max pour apprendre le japonais.

Puis un jour, comme une fleur
« __ Tu pourras donner des cours d’anglais à mes filles ?
__ Mais, heu, je sais pas faire ça moi !!
__ Ouai, ho hé, c’est bon .. bon je sais pas pour 3000 yens ça irait ?
__ Nan mais même pour 3000 yens, je peux pas faire ça moi !!
__ Plus !? mais je peux pas donner plus.. »

Puis ma coloc s’en mêle
« T’es vraiment pas sympa, pourquoi tu veux pas le faire ?
__ mais des cours de français à la rigueur je veux bien, mais des cours d’anglais, je sais pas faire, je parle pas assez bien anglais !!! »

Et la mère des 2 gamines, qui ne doute de rien
« __ Comment ça tu parles pas bien anglais ? c’est pas ta langue ??
__ Ben non, c’est le français ! je suis française
__ ha bon ?? »

Genre ça faisait plusieurs mois qu’elle passait à la maison, et ça ne lui était jamais venu à l’esprit de me demander d’où je venais...
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15 octobre 2009 4 15 /10 /octobre /2009 07:32
Il y a quelques semaines, nous sommes partis une journée en famille sur l'Ile de Miyajima pour pêcher et se goinfrer de barbecue. Comme nous partions tôt le matin, nous avons tous dormi la veille chez les parents.
J'ai eut l'occasion pour la 1ère fois de vivre la "cérémonie" du bain.

Je m'explique, pour ceux qui ne le savent pas, au Japon, on prend un bain tous les soirs avant de se coucher (comme les p'tits nenfants).
Au cas où des japonais tomberaient sur cet article, je tiens à préciser que nous aussi, les français, nous lavons tous les jours, mais on prend une douche et on fait plutôt ça le matin avant d'aller bosser.
Comme TOUS les membres de la famille, le font TOUS les soirs, vous imaginez bien qu'ils ne vont pas remplir et vider la baignoire 4 ou 5 fois d'affilée.
Du coup, on prend tous le bain dans la même eau...
Haaaa ! vous entends-je crier.
Mais du coup pour ne pas salir l'eau du baigneur suivant, on se lave et on s'astique dans la douche attenante, AVANT de rentrer dans le bain. Même principe dans les Onsen, les bains publics à source d'eau chaude.
Et ben oui, mais même si en théorie - en théorie - l'eau du bain est censée être propre.. ben je sais pas, mais j'ai quand même eut un petit peu de mal à y entrer, sachant que 6 personnes avaient pataugé gaiement dedans avec leurs peaux mortes, leurs poils et leurs cheveux...

Mais revenons à notre journée pêche.
L'activité pêche à été écourtée assez vite (à part pour les plus téméraires), à cause des pluies torrentielles qui se sont abattues assez tôt. Nous avons donc regagné notre point barbecue, dans un parc un peu plus loin.
Le parc était envahies de biches, pas très farouches, comme d'habitude sur cette île.
 
jud à Hiroshima jud à Hiroshima
Emi à l'atelier barbecue


jud à Hiroshima jud à Hiroshima

Heureusement que pour les japonais, le barbecue est une activité qui peut s'étendre à la journée entière, sinon c'était un peu rapé comme journée.

jud à Hiroshima

L'équipe masculine étant parti vraiment de bonne heure (5h00) et la pêche étant particulièrement bonne par jour de pluie, on a quand eut le temps d'en pêcher un bon sceau.

jud à Hiroshima
L'arrivée du mal dominant, nous fixant sévèrement du haut de sa petite butte.
 

jud à Hiroshima

Ca rigole d'abord.. Hoo, il est mimi le bambi !

jud à Hiroshima
Puis, ça s'approche.. un peu plus... on rigole, on prend des photos et ... BAAAAAAAAAAAAAAMMMM!!!! gros coup de bois dans la tête.. elle l'a pas senti venir mais nous on l'a bien entendu... ça rigolait moins après.. Connard de daim !
 
jud à Hiroshima
Les petites Shion et Neiro sont allées se planquées dans la voiture
 
jud à Hiroshima
Et le gros daim furax a continué à nous tourné autour en retrouçant les babines et en soufflant
 
jud à Hiroshima jud à Hiroshima
Mitsuo, l'air soucieux, se tenant comme les vieux turcs sur Iztiklal Avenue, les yeux rivés sur son portable qui retransmet le match des Carps,
 
jud à Hiroshima jud à Hiroshima
Et le retour...
 
jud à Hiroshima
Emi, qui se fait aussi du mourron pour son équipe de baseball locale
 
Et pour se remettre de toutes ces émotions, rien de tel qu'un Family Restaurant, à 18h, un jour ferié !
Nous avons choisi un Teppanyaki assez réputé.
 

jud à Hiroshima

Des yaki-soba (nouilles grillées) ou des Okonomiyaki, qu'on fait grillé soi-même sur la plaque (Le Teppan)

jud à Hiroshima jud à Hiroshima jud à Hiroshima
 
Les menus enfants, et si vous regardé sur le Teppan en haut à gauche, vous apercevrez un moule en forme de lapin, pour confectionner son okonomiyaki en forme de lapin. Ca avait pas l'air évident..


jud à Hiroshima jud à Hiroshima jud à Hiroshima jud à Hiroshima jud à Hiroshima

Yaki-soba à l'oeuf au plat, ketchup

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13 octobre 2009 2 13 /10 /octobre /2009 16:33
En attendant de trier et publier mes dernières photos (y en a un paquet), voilà quelques petites anecdotes :


Migraine :
Une amie a récemment été prise de migraines inhabituelles, inquiète, elle a fini par se décider à aller consulter à l’Hôpital. On l’a donc osculté toute une journée et fait passé divers examens dont un IRM.
Diagnostic des médecins : « Mademoiselle, suite aux examens que nous vous avons fait passé, il semblerait que vous ayez le cou légèrement trop long »...
0_o !!
A la dernière nabé-party que nous avons fait chez une autre amie, elle a évidemment subit un traquage en bonne et due forme de la part d’un copain :
« Alors, si je comprends bien, tu as passé une journée à l’Hôpital...
on t’a fait passé 36 examens...
on t’a fait passé un IRM...
et on t’a dit...
que tu avais le cou trop long ? »
10 min après :
« Attends, le neurologue...
qui a fait 20 ans d’études de médecine..
il s’est réuni avec toute son équipe médicale.. il a consulté ses confrères...
...et au final il t’a dit que tu avais le cou trop long ? »
__ Oui, mais en même temps il m’ont dit que j’avais un cou de mannequin !
« Ah ouai .. ils ont pris ton dossier, le professeur et les infirmières, et ils ont réfléchit à comment t’annoncer que tu as une trop grosse tête (cette copine a réellement une grosse tête et de gros yeux), et du coup pour faire passer la pilule, ils se sont dit « on va lui dire qu’elle a un cou trop long, MAIS que c’est comme les mannequins »
...
«Et t'avais besoin de tout ça pour qu’on te confirme que tu as une grosse tête.. pardon un cou trop long ? »
Bref, ça a continué toute une partie de la soirée, jusqu’à ce que la copine au long cou qui ne manque pas d’auto-dérision, réplique :
« Mais arrêtez de vous moquer !! J’en ai peut-être plus pour longtemps moi !! »


Essuies-glace intérieurs :
Il y a quelques semaines, avec des amis, nous sommes partis passer une journée sur l’Ile de Miyajima pour pêcher et faire du vélo. Le soleil tapait fort et j’avais oublié mes lunettes de soleil. Une copine me tend les siennes et me dit « Vas-y, moi je peux plus les mettre »
_ Ha bon pourquoi ?
_ Ben avec mes extensions aux cils, ça frotte contre les verres »
...
Une des grandes préoccupations des japonaises quant à leur physique, est la longueur de leurs cils : du coup, elles y remédient avec des tas de techniques barbares : le traditionnel courbe-cil, les permanentes de cils (si, si), ou encore les extensions de cil...


Kumon :
Les derniers faits-divers à Kumon, l’école où je vais faire des devoirs de japonais en compagnie d’enfants de 3 à 12 ans.
Après le petit chinois qui crie Bonjour et Au revoir à 520 décibels..
Kumon au zoo :
_ Un petit qui se gratouillait un ongle de pied et qui a fini contorsionné derrière son pupitre, avec le doigt de pied dans la bouche, à se sucer l'ongle, tranquilos...
Kumon’Académy :
_ Une petite assise au même bureau que moi, qui commentait à haute voix tout ce qu’elle faisait, et qui a fini par se mettre à chanter une fois ses exos de math terminés
Kumon et les bisounours :
_ Une toute petite fille de 2 ans et demi, qui a fait irruption dans la salle de classe, les bras tendus et la mine réjouie et qui a sauté sur une autre petite fille légèrement plus âgée, en lui faisant pleins de bisous alors que celle-ci était au bureau d’une maîtresse pour faire corriger ses devoirs. J’ai compris ensuite que c’était la petite soeur et la maman qui venaient chercher la grande soeur. La maîtresse lui a donc gentillement demandé d’attendre un peu. Pas découragée pour un sou, la petite a couru, bras toujours grand ouverts vers mon bureau pour venir voir ce que je faisais ; j’ai bien cru que j’allais avoir droit à des gros poutous baveux.


Toujours chez les petits :
Il y a quelques semaines, avec toute la famille, nous étions parti pour une journée « chasse et pêche » enfin plutôt « barboc et pêche ».
Au retour, on se réparti dans les voitures, et la plus petite des nièces de Daiji, 4 ans se retrouve placée à côté de son oncle (Daiji, donc..), et là, crise de larmes « Naaaaaaaaaaan !! Ya daaaa (je veux pas !), je veux m’assoir à côté de Judiiiiiii !!! Daiji il est kimoi !!!! (il craint) »
Ca c’était la meilleure, la petite japonaise de 4 ans qui préfère s’assoir à côté d’une étrangère qu’elle a dû voir 3 fois en 1 an plutôt qu’à côté de son gentil tonton japonais...


Senpai - Kôhai
J’ai toujours été impressionnée par le changement de niveau de langage des japonais - même jeunes, même entre vieux potes - lorsqu’ils s’adressent à un senpai (une personne plus âgée).
Ca m’étonne d’autant plus lorsque cela vient d’une personne super à l’aise dans ses baskets qui parle habituellement 90% en argot et en dialect, et qu'elle s'adresse de surcroît à un autre pote super proche avec qui les soirées à finir à rouler ensemble sous la table ne se comptent plus. Bon c’est surtout flagrand lors d’une discussion téléphonique.
Y a quelques temps, me retrouvant face à la situation : je buvais un verre avec une amie de 33 ans, elle passe un coup de fil à une amie de 38 ans, j'en profite pour lui faire part de mon étonnement :
« Mais je comprends pas, depuis le temps que vous vous connaissez ? Vous pouvez pas vous lâcher un peu ? Elle t’a jamais proposé de lui parler normalement ? Nous aussi parfois en France au départ on se vouvoie, mais au bout de 10min y ‘en a toujours un pour proposer à l’autre "on se tutoie ?" »
Elle m’a répondu que le problème ne situait pas vraiment entre les 2 personnes en question, et que même si la plus âgée lui proposait d’employer le japonais normal, elle-même se sentirait mal à l’aise si des personnes extérieures la voyaient s’adresser ainsi à une senpai. Que ça ne faisait pas classe.
Et là, elle a ajouté : "mais c’est surtout comme ça à Hiroshima."
(Elle vient d’une autre préfecture et s’est installée à Hiroshima à 19 ans)
_ Ha bon pourquoi ?
_ Parce que c’est une ville de Yakuza..

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29 septembre 2009 2 29 /09 /septembre /2009 06:42
jud à Hiroshima jud à Hiroshima
 
Les japonais qui ne supportent pas le sucré étant nombreux, nous avons épargné à Pon la corvée de "je-me-force-à-goûter-une-part-de-ce-gâteau-que-vous-vous-êtes-donné-la-peine-de-m'offrir-et-fais-semblant-de-me-régaler".

C'est donc un joli crabe, entouré d'un joli papier donnant l'impression d'une forme de gâteau et surmonté de 2  fausses bougies fabriquées en baton et papier par les petites menottes de Junn, que nous avons apporté à Pon à minuit..

Comme vous pouvez le constater, elle ne fait pas semblant d'apprécier..
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9 septembre 2009 3 09 /09 /septembre /2009 15:14
J'en enfin réussi à prendre des photos à Kumon, la juku où j'apprends le japonais.

Voilà notre petite salle de classe, avec ses petits bureaux, et ses petits élèves en chaussette (salle en tatami oblige) un vendredi, le jour où ils sont le plus nombreux et le plus casse-couilles. Ca chahute, ça s'agite, ça soupire, ça pleure....
 
jud à Hiroshima jud à Hiroshima
Au 1er rang, face à nos bureaux, ...les mécresses...

Mais nous avons aussi notre petit "jean-michel ça va" :
un petit chinois de 3 ans (ils parlent chinois avec sa maman en dehors de  la classe), mignon et drôle comme tout (moi qui ne suis pourtant pas du tout gaga avec les enfants), qui vient apprendre à lire et compter avec un entrain débordant et dont j'aurais vraiment aimé compiler les entrées en scènes, qui sont tout aussi spectaculaires que ses sorties sont fracassantes :

jud à Hiroshima
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2 septembre 2009 3 02 /09 /septembre /2009 11:41
Bon, ben je me lance dans un nouveau truc.. devenue accro à des petites BD en lignes, telle que Sucre, ou Leslie Plée que j'ai découvert par les liens de Sucre justement, ça m'a vraiment donné envie, et comme en ce moment j'ai pô beaucoup de boulot et donc du temps... je me suis dit voilà...
Bon soyez indulgent, je débute totalement, je n'avais pas touché à un crayon ou un pinceau depuis presque 10 ans, et c'est avec les moyens du bord : carnet et crayons achetés au 100yens shop, une souris bon marché en guise de tablette graphique, et.. mon appareil photo en guise de scanner... et aucune idée des techniques employées pour faire ça normalement, j'ai fait ça vite fait sans trop réfléchir à un style, mais bon je compte bien perséverer et faire quelque chose d'à peu près potable...
Je suis à l'écoute si vous avez des conseils ou des remarques à me faire !
En tous cas j'ai déjà pleins d'idées !
jud à Hiroshimajud à Hiroshima
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19 juillet 2009 7 19 /07 /juillet /2009 15:32


LA LAVERIE

jud à Hiroshima - vieille laverie

Haaa ! Le Japon, pays de modernité et d’avancée technologique !

Ca faisait un moment que je mourrais d’envie de prendre cette vieille laverie en photo, mais de peur de paraître totalement timbrée, j’ai attendu que l’occasion de me retouver seule dans cette rue se présente.

Cette petite laverie, totalement désuette, se trouve dans le quartier d’Hakushima, un quartier d’habitations individuelles où les commerces sont vraiment peu nombreux mais où je dois me rendre 2 fois par semaine pour faire corriger mes devoirs à l’école Kumon.

Je dis laverie, mais parfois j’ai des doutes : une espèce de hangard sans éclairage, avec des machines totalement dépareillées, datant je dirais des années 50 (?) posées ça et là sur des parpaings, des installations de plomberie et d’électricité douteuses. Je n’y ai jamais vu ni entrer ni sortir le moindre client, ni vu tourner la moindre machine. Je me demande vraiment si elles fonctionnent !
Il est pourtant inscrit sur le auvent « Coin Laundry – Pas cher – Rapide – Propre »...
Une petite pièce attenante (à droite), à la porte toujours grande ouverte, semble faire office de bureau d’accueil.
Le mobilier semble dater de la même époque que les machines, le fouttoir règne en maître, des posters et calendriers aux teintes délavées sont accrochées au mur. Et là pareil, jamais vu âme qui vive...



LA PANTOUFFLE DE PEPE ZAIMA

jud à Hiroshima

Au début du mois, Julien est revenu passé une semaine à Hiroshima.
Nous l’avons donc hébergé, mais un soir où nous sommes chacun rentré à des heures différentes, Julien, qui n’avait pas les clés, est sorti faire un tour au cyber café. Evidemment lorsqu’il a voulu rentrer se coucher, quelqu’un avait fermé la porte. Il a donc fini par s’endormir sur le palier.

Au petit matin, il fut réveillé par un Pépé Zaima* menaçant, brandissant une pantouffle comme un crucifix.
Réussissant de justesse à expliquer qu’il logeait chez moi mais que la porte était fermée, Julien fit de son assaillant un allier. Et en coeur, ils se mirent à taper à ma porte, Zaima l’aidant de son habituel « Koteru-san » rauque de vieux fumeur de Peace.
(* mon proprio)

Malheureusement, il était encore bien tôt et nous dormions à point fermés.

Lorsqu’un peu plus tard Julien réussit à entrer, il nous raconta la scène et nous montra la pantouffle que Pépé avait laissé sur le rebord de la fenêtre.
Pourquoi avait il laissé la pantouffle ? Etait-il redescendu chez lui à cloche-pied ? Cette pantouffle servait-elle d’arme pour faire fuir les intrus de l’immeuble ?
Nos diverses hypothèses restèrent sans réponse.

Le lendemain dans la journée, toc toc, « Koteru-saaaan ? »
Voilà Pépé Zaima qui venait me voir avec la fameuse pantouffle à la main en train de commencer à raconter l’histoire de la veille :
-    Hier matin, j’ai trouvé votre ami là, allongé, j’ai été un peu surpris alors...
-    Ha oui, pardon, on avait fermé à clé on l’a pas entendu
-    Ha oui, bon... tenez, votre pantouffle, vous l’avez laissée là
-    ... ???? Ben non c’est pas la vôtre ? c’est pas à moi cette pantouffle..
-    Ha bon ? ben je l’ai trouvée là-haut sur la terrasse...

Le mystère de la pantouffle ne sera donc jamais élucidé...



LA FLAQUE D’EAU

jud à Hiroshima

Vous le savez peut-être déjà, mais lorsque des travaux ont lieu sur la chaussée, même de tous petits travaux de rien du tout, le périmêtre est bouclé, encerclé de cônes et de bandes infranchissables, le chemin que doivent emprunter les piétons est clairement indiqué par des flêches très visibles au sol, et 2 ou 3 agents voire plus (pour 2 qui travaillent vraiment sur le chantier) sont chargés d’indiquer à ces mêmes piétons, la route à prendre, à l’aide de batons lumineux qu’ils agitent à grand moulinets tout en débitant à longueur de journée le petit speech d’explication.
Des fois qu’on passerait tout droit en se jetant sous les marteaux piqueurs et qu’on tomberait dans le trou, ou qu’on serait pris d’un gros doute quant à la route à prendre : prendre son élan et faire un bon par dessus ? grimper aux murs pour contourner l’obstacle ? rebrousser chemin ?

Mais l’autre jour, ils ont fait plus fort !

Ils ont mis en place le même protocole pour une simple flaque d’eau sur un trottoir !!!!
Les cônes,  les bandes, et l’agent tout en fluo qui invitait les piétons à contourner la flaque !!

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19 juillet 2009 7 19 /07 /juillet /2009 13:45

Avant hier soir, dans un petit quartier peu animé, loin du centre, alors que nous recherchions un petit endroit simple et pas cher pour manger rapidement, nous tombâmes sur une modeste petite Oden-ya de quartier qui ne paie pas de mine, au beau milieu d’une ruelle d’habitation déserte.
 

(Photo prise sur wikipedia)


Je poussai lentement la lourde porte d’entrée, précédant Daiji. Tout en terminant de servir l’unique client attablé au comptoir, un salaryman d’une quarantaine d’années, la patronne lança un grand « Irasshaimaseeee » puis se retourna. Lorsqu’elle m’aperçut, d’abord seule, elle ne put contenir un « Ha... », accompagné d’un regard exprimant sa surprise. (j'hésitais un peu entre "surprise" et "déception")

C’est la 1ère fois que je subissais « l’effet-gaijin-qui-dérange » pourtant lu dans les nombreux témoignages d’autres étrangers.
A chaud, je l’ai d’abord un peu mal pris et interprêté comme tel, et fus pris d’une envie subite de déguerpir ou de lui demander « Qu’est-ce qu’y a ? C’est complet ? Vous fermez ? à moins que ce soit interdit aux étrangers ? » mais nous étions très pressés et n’avions pas le temps de faire les difficiles.

Cependant elle reprit vite un sourire accueillant ainsi que son rôle de patronne, là pour servir le client.
Elle nous laissa nous installer au comptoir, puis, tout en nous tendant les oshibori, demanda d’un air toujours hésitant à Daiji :
« Vous parlez .. japonais ?
   -  Oui oui...
   -  Ha ben oui, c’est vrai que vous avez l’air japonais quand même..
   -  Et vous ?... Je suppose que c’est l’anglais ?
   -
  (Nous en coeur) Non ! Le Français !!
   -  Français ?! Ho lala, déjà que je sais à peine aligner 2 mots en anglais, mais le français... C’est pourtant pas faute d’en avoir fait 2 ans à la fac. Mais tout ce dont je me rappelle c’est « Qu’est-ce que c’est ? » et « Je t’aime », on nous apprenait des chansons, mais la grammaire, qu’est-ce que c’était compliqué !!  Mais je vois que vous avez l’air de comprendre le Japonais ?
»
Puis se tournant à nouveau vers Daiji :
« Et vous ? vous parlez français ? »

C’était une femme dynamique et plutôt coquette d’une soixantaine d’année - elle nous le confirma plus tard dans la discussion - qui avait belle allure et semblait prendre soin d’elle et de son apparence ; l’opposé total du cliché de l’obasan bedonnante permanentée en tablier.

Comprenant que nous habitions en plein centre ville, elle nous demanda, visiblement très surprise, comment nous avions pu atterrir dans sa gargotte paumée.
En repensant à son « ha.. » d’accueil, j’essayais de m’imaginer la réaction d’un Jacky ou d’un Jean-Claude dans son vieux bar-PMU-Picon-cacahuette-rapido* du cul du loup d’une petite ville voyant débarquer des touristes japonais ou américains dans son troquet.
(* parce que c’est exactement le genre de lieu où l’on se trouvait dans sa version japonaise)
« Ben ça alors ?.... »

« -   Vous, vous n’êtes pas salaryman ... Vous êtes dans le bâtiment ? la peinture ?
   -    Oui c’est ça dans la peinture
   -    Je l’ai tout de suite deviné à votre allure vestimentaire, décontractée, cool
»

« -   Vous avez fait des voyages à l’étranger, vous n’est-ce pas ?
   -    Pas vraiment des voyages comme on l’entend habituellement, j’y ai un peu vécu, et j’y suis surtout allé par rapport à la musique et par rapport à des amis que j’ai là-bas, à Londres, à New-York, en France...
   -    Ha !! voilà, vous êtes dans la musique aussi !! Vous dégagez vraiment quelquechose comme ça !!
(雰囲気). (Puis se retournant vers moi) Hein, qu’il est kakko-ii* ? »
(*cool, qui a du style, ou mignon, beau)

La conversation se poursuivit dans divers directions, puis m’observant :
« Mais, elle aussi, qu’est-ce qu’elle tient bien les baguettes (持ち方), et en plus elle est habile ! (得意) »
(Il se trouve que j’ étais en train de découper un poisson grillé entier, une tâche pas évidente, que je n’ai pas toujours sû réaliser)
« - A chaque fois que j’ai rencontré des « gaijin-san *» j’ai toujours été frappée de voir à quel point ils tenaient tous bien les baguettes (持ち方) ! Quand on voit comment les jeunes d’aujourd’hui les tiennent ici... ça fait honte
   -    Ha oui, je vois, en les croisant ou en faisant comme ça ? ou comme ça ?... Remarquez, moi c’est pas mieux, regardez !
»
(on avait déjà eut une discussion à ce sujet, photos à l’appui ici)
(* gaijin-san peu parfois, sous une apparente forme polie, cacher un terme péjoratif, mais ça n’a pas semblé être le cas ici)

Elle m’a ensuite posé quelque questions, sur ma venue ici : depuis combien de temps j’étais là, si j’étais étudiante, etc... puis s’adressant à nouveau à Daiji :
« Vous avez remarqué, tous ces étrangers qui parlent japonais ? Ils sont intelligents quand même (偉い) , combien on est nous, à être capable de parler une langue étrangère ? »

En nous posant divers questions, elle apprit que nous étions fraîchement mariés. Sur le champ, frappant dans ses mains, elle se leva pour nous offrir un peu de sa spécialité, de l’Oden :
« Voilà, c’est pour vous, c’est cadeau, pour vous féliciter de votre mariage, goûtez-moi ce boeuf, il est délicieux ! Je sais que l’Oden c’est pas de saison, ma fille me demande tout le temps pourquoi je n’arrête pas l’Oden en été, elle a peut-être raison, ça n’a pas grand succès à cette époque de l’année, mais bon c’est ma spécialité, c’est une Oden-ya ici ! »
Puis se retournant vers moi :
« Et puis.. pardon aussi pour tout à l’heure ... »
J’ai supposé qu’elle faisait allusion à sa première réaction en me voyant entrer.

Nous avons un peu débordé sur le temps prévu, et elle nous a difficilement laissé partir. En sortant Daiji eut cette simple réflexion : « Haa.. ils sont bien les vieux d’Hiroshima... »


Si j’ai voulu retranscrire cette rencontre et ces bribes de conversations, c’est que, bien que les sujets abordés étaient « bateau » et entendus et ré-entendus 20 fois (les étrangers qui savent se servir des baguettes, les étrangers qui savent parler japonais), il m’a semblé que sa manière de les aborder et de développer un peu plus que ce que l’on a coutume d’entendre étaient pertinents :

Le fait qu’elle reconnaisse que tous les étrangers savent bien tenir les baguettes (et ne se contente pas de me faire un faux compliment personnel ), contrairement aux jeunes générations japonaises, et qu’elle fasse la disctinction entre « manière de les tenir » (la nôtre semble super académique) et « habilité ». (Une amie m’a confié un jour que si j’avais toujours su les tenir correctement, mon habilité à les manier n’était venue que récemment).
Une anécdote à ce sujet : Un couple d’amis travaillent depuis de nombreuses années dans un izakaya-soba-ya de Roppongi à Tokyo (Takumi 匠). Un jour un couple de touristes étrangers (il leur a semblé qu’ils étaient français) s’installe. Les observant, et voyant au bout de quelques minutes qu’ils avaient vraiment du mal à manger avec les baguette, mes amis viennent les voir et leur propose fourchettes et couteaux. A leur grande suprise, ils se sont fait jeter comme du poisson pourri et vu refuser les couverts d’un "non" catégorique. Eux qui croyaient bien faire en mettant à l’aise leur convives m’ont dit s’être sentis très vexés !! (sans excuser l’attitude des touristes en question, je leur ai expliqué que souvent on aimait bien faire l’effort de s’immerger totalement dans la culture et les coutumes du pays qu’on visitait).

De même, on a coutume d'interprêter le fait que les japonais s’extasient sur notre capacité à ne prononcer ne serait-ce que quelques mots en japonais par le fait qu’ils pensent que leur langue nous est inaccessible. (Ce compliment qui a tendance à nous agacer ou même à nous vexer). Peut-être que sa manière de penser n’est pas représentative, ou bien qu’elle l’a tout simplement mieux exprimée, mais elle faisait bien le parallèle entre les étrangers capables d’apprendre le japonais, et les japonais incapables d’apprendre une langue étrangère, d’où son admiration.

L'attitude des japonais vis-à-vis des étrangers peut tout de même parfois m'agacer ou m'exaspérer mais là pour une fois, j'ai été plutôt agréablement surprise d'avoir l'occasion de pouvoir interprêter les choses autrement.

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5 juin 2009 5 05 /06 /juin /2009 04:56
Ce matin, à 7h à peine, je fus réveillée par un énorme BLAMBLAMBLAM, genre on défonce ma porte, le FBI, Sarah Connor..

BLAM BLAM BLAM Koteru-saaaaaaaaan !! (Mlle Coteeeelle !)

Je reconnus immédiatement la vieille voix de crécelle rouillée de mon proprio, aka Pépé Zaima la vieille canaille.
Mmmhhhmm.. on va dire que je dors...

BLAMBLAM
J’ai rien entenduuuu

BLAMBLAMBLAMBLAM
Qu’est-ce qu’il me veut à 7h du mat ?!?

Les BLAMBLAM et les Koteru-saaaan se mirent à redoubler de volume, bon ça va j’me lève, fffoouuu.. Hai hai chotto matte kudasaiiiii !

Le temps de trouver un truc à me mettre et j’ouvre la porte, me retrouve nez-à-nez devant la tête tout aussi enfarinée que la mienne, de mon proprio en pyjama à carreaux bleus.
Je le vois faire de grands signes en direction de la fenêtre, et au mot « karasu » (corbeaux), ça fait tilt.

Naaaaaaaaaaaaaaan....
Ces petits connards de corbeaux n’avaient rien trouvé de mieux que de saccager mes poubelles déscendues la veille, et d’en éparpiller le contenu sur 10m de périmètre autour de l’immeuble, entre le parking et la rue. Et pour le plaisir évidemment, pour emmerder son monde, parce qu’y avait rien à bouffer dedans : de la paperasse et des cosses d’edamame dont ils n’ont pas voulu mais qui s’étaient bien incrustées dans le bitûme sous le passage des pneus de voiture.

Nous voilà donc, pépé et moi, balayette et pelles, en pyjama, à 7h du mat, avec les corbeaux qui se fendent la gueule au-dessus de nous, en nous guettant du haut des toits. Parce qu’ils avaient l’air fiers de leur boulot en plus, les lascars.
Je sais pas ce qui leur prend, mais au mois de Juin, les rats du ciel déboulent en ville en grandes bandes organisées  vers 4h-4h30 du mat, en croassant comme des damnés « allez, debout là-d’dans !! branle-bas de combat !!!» (les effectifs et le niveau de décibels sont franchement impressionnants), et en cherchant toutes les conneries possibles à faire.
Pourquoi au mois de juin précisément, je ne sais pas. Le reste de l’année, ils laissent les poubelles tranquilles, en général, mais au mois de Juin, ce petit jeu les fait grave kiffer.
Ils s’en étaient déjà pris l’autre jour au carton de mon barbecue sur le toit de l’immeuble. Comme ça, l’envie les avaient pris de le déchiqueter « Crève, sale carton, tu vas crever j'te dis salaud ! ».

Je sens qu’ils m’ont dans le colimateur...

Y a comme une envie de sortir le fusil qui me démange...
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14 avril 2009 2 14 /04 /avril /2009 06:56
jud à Hiroshima

La rencontre avec le jeune mozaïqué de la photo a en fait eut lieu au cours de la soirée de l'article précédent, mais comme il méritait un article a lui tout seul...

Ce soir là avec Barnabé et Julien, entre le passage à Koba et celui à Ganko, nous sommes passé dans le bar d'un ami, un minuscule bar très chaleureux et dans lequel les liens se lient vite, avec un comptoir étroit et une seule table basse.
Le comptoir étant plein, nous nous sommes donc assis en face de ces 2 garçons, leur demandant l'autoristation au préalable.
Après quelques phrases de présentation (le gars avec le bob violet s'est fait passé pour le petit frère d'une de mes amies, et bien qu'étant persuadée qu'elle n'avait qu'une grande soeur, la ressemblance était telle que je l'ai cru)....

Pour vous mettre un peu dans l'ambiance, j'avais l'impression de me trouver face à un membre d'un gang dangereux de N-Y. Il donnait l'impression de rapper, me parlant avec une voix plus grave que Joey Starr et Lord Kossity réunis, de très près, avec de drôles de grimaces, et des gestes des mains, des doigts pointés, YO man...

- Il a commencé à nous demander ce que nous faisions là.. au Japon..
Je lui explique brièvement la situation de chacun : Lui fait un voyage pour découvrir le Japon, lui il est venu terminé sa thèse sur l'Art et la Bombe d'Hiroshima, et moi.. ben j'habite là.

Après ça, a commencé un "flow" ininterrompu. Il enchaînait à un rythme incroyable question-réponse, leçons et réprimandes, ne nous laissant ni le temps de répondre, et moi à peine le temps de traduire aux autres.

Et pourquoi lui il parle à peine japonais et lui pas du tout? Nan mais c'est une honte, venir dans un pays et même pas savoir parler la langue, moi, si j'allais aux Etats-Unis, ben j'apprendrais l'anglais
- t'as déjà voyagé ?
- oui aux Philippines
- et t'as appris le Philippin ?
- ben non
Et le boudhhisme ? qu'est-ce que vous y connaissez au bouddhisme hein ? c'est quand même la religion du Japon, fut respecter ça, moi je respecte ça, mais vous, les étrangers vous y comprenez rien; et l'Empereur ? hein, l'Empereur ? ok, je comprends qu'on ai besoin d'hommes politiques, mais quand même je trouve ça dommage qu'on respecte si peu l'Empereur, mais de toute façon, vous vous y comprenez rien.
Et le respect de la hierarchie ? les senpai, les kohai, vous vous comprenez rien à ça, nous les japonais, on sait respecter les aînés
- t'as quel âge au fait ?
- 29
- ha.. nous on a 30 ans
Ouai, et puis les coutumes, les vraies coutumes, vous savez ce que c'est ? vous croyez que c'est les baguettes et le riz ? mais nan c'est pas ça les coutumes, c'est bien plus compliqué que ça, vous ok, vous êtes français, c'est le pain, voilà, c'est pas compliqué, mais au Japon...

Ca a encore continué un long moment....

Là il commençait à serieusement me souler, j'avais envie de mettre fin à la discussion, puisque ce n'en était même pas une, mais juste un  monologue hostile.
Je lui ai lâché "Bon en un mot, t'aimes pas les étrangers quoi..", il ne m'a pas entendu, mais lorsque je m'apprétais à répéter, le copain qui tient le bar, m'a lancé un regard inquiet en me faisant un geste de croix des mains (= non fais pas ça, laisse tomber)

Le temps que j'aille aux toilettes, ce charmant garçon était parti, quand je suis sorti, tous les autres clients m'ont lancé un par un 'Gomen ne, otsukare sama desu" (Pardon, c'était bien fatiguant)
Le copain au comptoir a rigolé et m'a dit que ça servait à rien, qu'il fallait laissé tombé, qu'il était bizarre.
Une copine, qui a une sacré poigne est arrivée à ce moment là, elle a entendu l'histoire et s'est mis immédiatement à la recherche du bob violet, qu'elle connaît bien pour le sermonner.

Le lendemain, l'histoire a fait le tour des amis, qui sont venus me voir en se marrant. La copine qui a poursuivi le garçon (alors que je lui avais demandé de laisser tomber, ne voulant pas créer de scandale), l'a rattrapé par la peau du coup, et lui a dit à peu près cela :
- ben va le voir l'Empereur, va lui raconter ce que tu viens de faire, c'est une honte, et ton grand frère; si j'allais lui raconter ça hein?

On m'a dit qu'il était revenu au bar tout penaud avec de grand "Sumimasen deshita"
Le garçon en rouge qui était assis à côté de lui, et qui n'était peut-être pas son ami en fait, a insisté très longuement pour nous donner un billet de 1000 yens pour boire des coups, il nous a expliqué qu'il avait toujours été si bien reçu à l'étranger qu'il voulait nous rendre la pareille...



 
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Ce blog n'est pas un site informatif sur le Japon, ce n'est pas un blog sur les mangas ni la J-Pop... C'est un roman-photo. Il s'adresse avant-tout à mes amis (la communauté Hiroshimarseille) et ma famille, c'est juste ma vie quotidienne à Hiroshima et quelques réflexions et anecdotes à propos de ce que j'observe ici mais WELCOME, ne vous gênez pas pour venir jeter un coup d'oeil ou laisser un commentaire.

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