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5 février 2009 4 05 /02 /février /2009 05:50
L’autre jour, je laissais un commentaire sur un blog dont l’article portait sur le racisme au Japon et rapportait une mauvaise expérience vécue avec un autochtone.
Dans mon commentaire j’expliquais que je ne niais absolument pas l’existence de telles expériences malheureuses, mais qu’en un peu plus d’1 an et demi sur le territoire, je n’avais jamais été victime ni témoin de racisme, ni de problèmes dans le genre, en tant qu’européenne en tous cas, pour les chinois et les coréens, c’est une autre histoire... J’aurais dû toucher du bois...
Bon, j’ai l’impression aussi que certaines personnes ont tendance à éxagérer , à généraliser trop facilement, à devenir paranoïaques, après une seule et unique mauvaise expérience.
J’ai parfois lu « les gens refusent de s’assoir à côté de moi dans le train», OK si l’expérience se répète à chaque fois, mais c’est peut-être aussi une erreur d’interprétation.
D’une part je n’ai jamais constaté ce problème, d’autre part il peut y avoir des tas de raisons pour lesquelles la personne préfère rester debout. D’ailleurs moi aussi, quand je peux éviter de m’assoir à côté d’un inconnu, qu’il soit japonais ou de n’importe quelle nationalité...
Ok, c ‘est pénible de se faire prendre 1 fois sur 2 pour un américain, mais à chaque fois que j’ai été à Barcelone, les japonais se faisaient systématiquement prendre pour des chinois « hey, chino, ni hao ! », en France un peu moins, mais c’est aussi arrivé quelques fois.
Il y a du racisme dans tous les pays, et le Japon n’en est pas exempté, mais de là à dire que c’est un pays extrêmement raciste faut pas pousser, nationaliste certes, mais racisme et nationalisme sont 2 choses différentes.
Enfin, malgré ce que je vais vous raconter par la suite, je n’ai pas changé d’avis à ce sujet.
Je reste persuadée que la vie d’un pakistanais arrivant à Londre, d’un maghrébin arrivant à Paris ou d’un turc à Munich est bien plus difficile au quotidien..

Voilà donc l’histoire :
Lundi soir, j’ai accueilli J., un français qui vient réaliser sa thèse au Japon pendant 3 mois et passe les 2 premiers à Hiroshima. Il a été mis en contact avec moi par le biais d’un ami, et m’a demandé de l’aide pour aller signer à l’agence le bail pour son appartement.
Mr I. de l’agence en question, ne parlant pas anglais, exigeait la présence d’une personne parlant japonais pour la signature du contrat et la remise des clés.

J. avait beaucoup de retard, son avion n’étant pas arrivé à l’heure prévue, et Mr I. attendait à l’agence. L’heure habituelle de fermeture était déjà dépassée, et il avait en plus un autre rendez-vous juste après. Ca partait déjà mal, j’étais un peu tendue, d’autant plus que la fille  qui avait trouvé cet appartement et organisé le rendez-vous depuis Tokyo nous avouait être un peu stressée par cette rencontre.

Je suis arrivée la première sur les lieux. Contrairement à ce que je m’étais imaginée, Mr I. était un petit minet de moins de 30 ans, avec coupe Pikachu / Rod Stewart, petit tailleur ceintré façon Host Boy, l’air très sûr de lui.
On a commencé à discuter un peu, puis comme ça l’air de rien, il me raconte que récemment il avait eut affaire à une famille d’indiens :
« Vous savez les indiens, ils utilisent pleins d’épices qui sentent bizarre.., ils font du curry toute la journée dans la maison. C’était toute une famille, ils nous ont rendu l’appartement dans un état ! ça puait le curry, les murs étaient marrons tellement ils avaient dû en cuire toute la journée, c’était dégeulasse » m’expliqua-t-il sur un air de connivence et de dégoût.
J’étais un peu surprise qu’il me raconte ça.
Ca commence bien...

J. n’arrivant toujours pas et Mr I. étant un peu pressé, il commence à sortir les papiers, à me donner des explications sur les règles à respecter dans l’appartement. Puis me demande de remplir des cases : mon nom, mon adresse, mon téléphone portable, sur le contrat. J’étais un peu étonnée, je pensais seulement être venu servir d’interprète.. Il me dit que c’est obligatoire, qu’on ne peut pas remplir un dossier seulement avec une personne ne parlant pas japonais, et qu’en conséquent je devenais garant ou référent.( !?)

Puis il me demande de remplir les infos concernant J., je lui réponds que je ne connais pas son nom. Il commence à prendre un air un peu inquiet, je lui explique que je n’ai jamais rencontré J., que c’est un ami d’ami.
Il poursuit en me demandant son numéro de téléphone, je lui explique que J. vient à peine de descendre de l’avion et qu’il n’a pas encore pu s’équiper mais qu’il le fera certainement au plus vite. D’un air de plus en plus suspicieux, il m’explique que « oui mais bon c’est obligatoire ».

Là, je reçois un appel de J. d’une cabine, qui m’explique que son taxi l’a déposé au mauvais endroit, qu’il en reprend un, mais qu’en plus il a un gros souci : il a essayé de faire un retrait mais celui-ci étant plafonné à 50.000 yens journaliers, ce qu’il ignorait avant d’arriver, il n’a pas la somme totale demandée sur lui.
Là, les gouttes de sueurs commencent à me perler du front. Je suis face à un mec qui n’a pas l’air d’avoir d’opinions particulièrement positives vis à vis des étrangers mais une série de malchance, un concours de circonstances dont on n’est pas totalement responsable, fait qu’on ne va que renforcer ses à prioris.

J. arrive finalement en s’excusant de son retard, on fait les présentations, et arrive le moment fatidique du paiement où je dois lui annoncer le plus délicatement possible qu’il manque une partie de la somme.
Là, le mec déjà nerveux, explose littéralement : grand soupir, il se prend la tête entre les mains en disant « je suis dans la merde, je suis dans la merde...* » avec tout le visage qui tremble de manière assez théâtrale.
Il nous regarde alors droit dans les yeux et nous balance : « haaa, c’est vraiment les différences de culture.. on peut VRAIMENT pas (vous) faire confiance » (« vous » désignant évidemment tous les étrangers, la phrase n’était pas construite de cette manière en japonais, mais le sens était le même )
Je n’ai pas pas pu m’empêcher de le reprendre et de lui demander de ne pas mettre ça sur le dos des différences culturelles, qu’on savait que l’on était en tort, que l’on s’excusait infiniement, mais que J. ignorait cette limitation de retrait depuis les banques japonaises et qu’il ne pourrait retirer que le lendemain.

Evidemment, attitude totalement proscrite au Japon : avoir réponse à tout (la colocataire avec laquelle ça ne passait pas très bien l’année dernière m’avait reproché la même chose, tout se passait en revanche parfaitement bien avec la 2ème colocataire, qui expliquait nos mésententes par le fait que nous soyons toutes les 2 de groupe sanguin O, ce qui nous rendait têtues**...).
Dans la même situation, un japonais aurait sûrement déballé les formules de politesses ad equat, les courbettes à angle parfait, réalisées dans un timing parfait. Ce que je ne sais pas faire. De plus je ne maîtrise absolument pas le langage de politesse japonais, assez complexe, ayant appris sur le tas, ce qui me met dans une situation encore plus délicate à ce moment là.

Dans l’idéal, selon la version "Nadine de Rotschild au pays du Soleil Levant" (c’est-à-dire que ça ne se passe certainement pas toujours ainsi dans la réalité), et d’après ce que m’avait expliqué mon copain, lors d’un conflit, l’un des 2 protagonistes se doit de prendre les fautes sous sa responsabilité et de dire 情けない : nasakenai : je suis lamentable, pitoyable, honteux. Là où on aurait, il me semble, plus tendance à avoir le dernier mot en France.

Mr I. avait tout à fait raison de se mettre en colère, ce n’est pas ça que je remets en question, mais ce qui ne me plaisait pas c’est qu’il fasse l’amalgame « étranger = voyou, malhonnête, indien = sale, etc.. ».
Et puis il fallait bien que je lui fournisse des explications.
(Je mourrai d’envie de lui raconter que justement, on venait de virer de mon école une élève japonaise, une femme assez bizarre d’une quarantaine d’années qui avait manqué plusieurs fois les rendez-vous pour venir payer, avait réservé puis annulé des tas de cours, et avait par dessus le marché donné un faux n° de téléphone et une fausse adresse mail.)

Tandis qu’il continuait à nous dire qu’on le mettait dans la merde, qu’on avait rompu la promesse, que c’était toujours problématiques avec les étrangers, etc.. j’essayais de trouver des solutions : que J. dorme à l’hôtel cette nuit et qu’il revienne le lendemain avec la somme complète pour récuperer les clés, par exemple. « Non, non, non je vous donne les clés aujourd’hui... mais je suis dans la merde... pfff ». Problème sans issue, impasse, ça me faisait vraiment penser aux disputes avec ma colocataire l’année dernière.

Je lui propose alors que l’on ré-essaie de retirer, plus pour lui montrer notre bonne volonté que dans l’espoir d’y parvenir. Au retour du 7/11 je lui explique à nouveau que ça n’a pas été possible, que les retraits sont limités à une somme journalière ce à quoi il me rétorque avec un regard méprisant « et alors, moi je peux bien retirer 500.000 yens par jours » « Oui, parce que vous êtes dans une banque japonaise ».
Il a fini par nous laisser les clés, et accepter que J. revienne donner le reste de la somme le lendemain, en nous disant qu’on avait vraiment de la chance d’être tombés sur lui, que dans une autre agence ça ne se serait pas passé comme ça...

Voilà, sur le coup j’étais vraiment énervée, peut-être encore plus du fait qu’il soit jeune, non pas que j’excuserais plus facilement un vieux mais je me serais dit « laisse tomber ». Evidemment sous la colère, j’étais presque tentée de penser « ils avaient raison, les japonais bla bla...». Puis quelques minutes après, je me suis reprise et me suis dit qu’il ne fallait surtout pas que comme ce Mr I., je fasse une généralité d’un cas particulier, qu’il n’engageait pas tout le Japon dans sa connerie personnelle.

D’ailleurs on a passé un très bon moment ensuite à discuter au comptoir d’un petit resto à ramen avec la serveuse, une petite vieille adorable dont la fille a appris à chanter l’opéra en Italie, du Verdi nous a-t-elle précisé, en nous faisant une imitation très comique de chant d’opéra. Lorsqu’on s’est levés pour partir, elle a fait le baise-main à J. tellement elle le trouvait beau avec son air italien. Elle avait l’oeil, J. a réellement des origines italiennes.



* Je traduis « je suis dans la merde » pour faire plus court ; mais il disait en fait 困りました: komarimashita : ça me met vraiment dans l’embarras, dans une mauvaise situation, ce qui n’a rien de grossier.

** Ici Madame Soleil parle de groupes sanguins, et s’en balance des signes du zodiaque.
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21 janvier 2009 3 21 /01 /janvier /2009 10:03
Hier soir, alors que nous suivions plus ou moins l'investiture d'Obama, sur un écran de téléphone portable, au comptoir de Koba, quelques questions m'ont traversées l'esprit :

- C'est qui le 1er ministre japonais qui vous a semblé le plus populaire, ou celui que vous avez le plus aprécié ?

Pas de réponse très enthousiaste de la part de mes 3 interlocuteurs, d'ailleurs je n'ai pas retenu le nom qu'ils m'ont donné sans grande conviction...

- Et le pire ?

Là, réponse franche et en coeur :
- Koizumiiiiii !!!!!

(Celui qui entre autre allait visiter le sanctuaire de Yasukuni...)

Puis à mon copain:

- Mais au fait... depuis l'ère Heisei, c'est qui le nouvel empereur? C'est quoi son nom, je crois que je sais même pas...
- ffff... c'est le bordel les noms d'empereurs, c'est compliqué..
- Oui, mais c'est quoi ?
- ppp....Franchement, j'en sais rien
- T'en sais rien??? mais comment c'est possible??
- C'est possible, parce qu'on en a vaguement rien à cirer de ce guignol, et c'est la même chose pour 90% des jeunes*

  (* mes 3 interlocuteurs étaient âgés de 33, 35 et 38 ans)

Puis là un autre ami intervient :
- Si ça t'intéresse tant que ça, tu vois les camions noirs qui défilent de temps en temps dans les rues, en gueulant des conneries au mégaphone? ben eux, c'est sur ils savent, ils le connaissent par coeur....
- ...



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20 janvier 2009 2 20 /01 /janvier /2009 12:22
Y une phrase, bien trop souvent entendue, qui me fait froid dans le dos, ou m’hérisse les poils, c’est un peu la même chose, une phrase qui à quelques variantes près donne ceci :

« Ah, les japonais, au moins ce sont des travailleurs, eux.. » (dit d’un ton rêveur, voire empreint de regret..)

En dehors du fait, que cela rappelle des phrases plutôt déplaisantes à mon oreille du genre « Travailler plus pour gagner plus », « La France qui se lève tôt » ou même « Travail, famille, patrie », voilà ce que cela me donne envie répondre :

-    Déjà, ils ont pas vraiment le choix, disons individuellement.
-    Ensuite, que dire de leur épanouissement personnel, familial, amoureux ?
-    Peut-on vraiment envier un pays où le nombre de suicides liés au travail, et de morts par épuisement cardiaque dû au surménage est franchement inquiétant ?
-    Le chômage est certe bas (quoiqu’en progression), mais le nombre de travailleurs précaires ou sans logement ne fait qu’augmenter, et le taux de rendement horaire du Japon est bien plus faible que celui des Etats-Unis ou même de la France (attention, si vous faites une recherche google, ne pas confondre comme moi au début, avec taux d’évolution du rendement ou productivité horaire, forcément supérieur vu qu’ils sont partis de très bas).

Je pense qu’ils n’ont pas plus envie de travailler que nous.
Ici la période de chômage « rémunérée » ne dure que 3 mois. Parmi les personnes que je connais, celles qui sont passées à un moment donné par la case chômage ont toutes attendu bien sagement la fin des 3 mois en se reposant et profitant d’enfin un peu de temps libre pour chercher un nouvel emploi. (et ça semble être une pratique assez courante)
D’autres, encore en profitent pour faire des petits boulots payés au black comme c’est le cas d’une amie actuellement. Ca lui laisse malgré tout le temps de souffler un peu et elle avoue que ça fait un bien fou même si au début elle se sentait un peu perdue.
Un autre a, il y a quelques temps, perdu son travail en entreprise de peinture en bâtiment après s’être cassé le bras. Il y travaillait depuis des années, se levant tous les jours à 6h et travaillant 6j/7 parfois 7/7 pendant les périodes de grosse activité. Il continue actuellement dans la même voie mais en travaillant à droite à gauche. Il avoue moins bien gagner sa vie qu’avant, mais le temps libre lui permet de se consacrer à ses passions (musique et graphisme entre autre) , à d’autres activités comme la pêche ou le skate, ainsi qu’à sa copine, et pour rien au monde il ne voudrait reprendre son boulot précédent ni la vie qui va avec.

L’année dernière, je vivais en collocation avec 2 amies japonaises, l’une travaillait 50h minimum par semaine (sans compter les réunions, ou formations), mais devait travailler plusieurs soirs par semaine jusqu’à 3h du matin pour combler un découvert, l’autre, coiffeuse, n’avait que son lundi, terminait le mercredi soir vers minuit pour les entrainements et avait souvent des réunions de travail qui duraient jusque vers 23h ou plus.
Elles avaient encore la chance de n’habiter qu’à 10 min à pied de leur lieu de travail, ce qui est rarement le cas dans des grandes villes telles que Tokyo, où l’on peut facilement ajouter 2 à 3h supplémentaires par jour passées dans les transports et autant de sommeil ou temps libre en moins.
Je les voyais litteralement achevées, rentrer et s’affaler à même le sol sur le tapis chauffant et s’endormir dans la minute. Lorsqu’elles étaient malades, même avec 38 ou plus de fièvre, elles mettaient leur masque sur la bouche et partaient tout de même travailler avec les cernes et un mal de crâne pas possible, parce qu’à moins d’être hospitalisé, les journées de maladie sont décomptées des 10 jours annuels de congés payés dont on peut rarement choisir la date selon le secteur d’activité.
Je les entendais souvent dire « ha qu’est-ce que j’aimerais me reposer » ou « pouvoir prendre suffisamment de jours d’affilée pour partir à l’étranger ».

Les gens n’ont pas le temps de voir leur famille, comme on le voit actuellement dans une pub, quand le père rentre tard le soir, femme et enfants (qui dorment en plus généralement dans le même lit – mais c’est un autre sujet ) sont déjà couchés.
S’ils s’ont célibataires, ils n’ont guère non plus le temps de faire des rencontres, ou à la va-vite dans ce qu’on appelle des Konpa (repas organisés pour célibataires).
On en arrive donc (mais ce n’est peut-être pas la seule raison) à un des rares pays au monde où la démographie est à ce point en chute.

On parle souvent de la consommation excessive d’alcool des salaryman, mais n’est-ce pas un réflexe assez courant, humain, de boire pour oublier la fatigue, le stress, et s’amuser rapidement durant les quelques heures de liberté quotidienne ? Je pense que si l’on comparait la consommation de pinard des ouvriers français il y a quelques décennies... mais bon je m’égard..

Enfin voilà, s’il y en a que ça laisse toujours rêveur....

(bon et par pitié pas de polémique sur les 35 ou 39h en France, c’est hors-sujet, puis bon là on parle de gens qui en bossent 50 minimum..)

Promis je reviens avec des sujets plus marrants la prochaine fois
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19 janvier 2009 1 19 /01 /janvier /2009 09:17

Ce dimanche, comme d'habitude lorsque je suis seule et que je n'ai rien de particulier à faire, j'ai passé ma journée, en pyjama, au chaud sous la couette, entre bouquinage*, zappage* de télé et goinfrage*.
Comme souvent le dimanche, une chaîne proposait des combats de sumo. Ma capacité d'attention pour ce genre de programme ne dépasse habituellement guère plus les 30 secondes, tellement ça m'a l'air barbant.
Mais cette fois-ci, je me suis dit "allez, courage, on s'y colle, et si on regardait un peu ce que c'était, histoire de dépasser ses idées préconçues"


Résultat des courses, ben ... c'est chiant. L'impression qu'il ne se passe strictement rien :

2 gros tas de viande, sur une petite piste ronde, qui montrent leur ficelle de string (j'ai toujours l'angoisse qu'un bout de quéquette vienne malencontreusement à sortir, remarque ça mettrait un peu l'ambiance..)
Pendant 20 minutes on les voit faire des tours de piste, se taper le bide de la main droite "ça t'en bouche un coin, ce beau tas de graisse, hein?", lancer des graines à des poules imaginaires, venir se mettre à croupis face à face, derrière la ligne (là on croit que ça va commencer), ...pis non ils se relèvent, puis recommencent toutes les opérations précédentes pendant un certain temps, jusqu'à ce qu'enfin ils se tiennent prêts, face à face, accroupis jambes écartées les mains sur les cuisses.

Puis là, l'arbitre, avec son très joli costume, écarte les jambes lui aussi, abaisse sa "raquette de ping-pong", le crêpage de chignon huileux peu commencer, l'un des 2 gros saute sur l'autre, l'attrape par le slip et l'envoie  valdinguer en-dehors du cercle, ça doit durer 30 secondes à tout casser, et voilà, le match est fini...

J'avais ouï-dire que les sumo étaient encensés par les femmes, pourtant l'âge moyen du public ne descend guère en-deça de celui de Tortue Géniale..
Je pensais que la majorité des lutteurs étaient japonais, mais il y avait aussi pas mal de sumo étrangers : bulgares, mongols, quelques autres occidentaux dont je n'ai pas noté la nationalité..

Bon après vérification chez wikipédia, j'ai plutôt bien décrit l'affaire je crois :
bon en fait ils ne jettent pas des graines, mais du sel, en rite de purification
le "string" s'appelle en fait mawashi
et l'arbitre ne porte pas de raquette de ping-pong mais un éventail
par contre je n'ai rien trouvé sur la signification des coups qu'ils se portent au ventre, j'imagine que c'est une sorte de mise en scène visant à impressionner l'adversaire...
je laisse le lien wikipedia, si des fois vous aviez des gens à impressionner lors de votre prochain dîner en ville...

Sinon à propos des gros, puisqu'on y'est :

Les japonais semblent se moquer d'eux sans aucune retenue.
Mais plus surprenant, à la télé, les gros semblent  jouer le jeu, se mettre eux-mêmes en scène, confirmer le fait que oui, être gros, c'est drôle.
(D'ailleurs, au moindre gramme en plus, vos amis ne se gêneront guère pour vous faire une remarque.)

Recemment j'étais tombé sur une emission, dans laquelle ils avaient consacré une rubrique aux gros "デブ"  (debu) (je n'ai pas de confirmation à ce sujet, mais il me semble tout de même que le terme est légèrement péjoratif), ils avaient donc nommé le sujet  "おデブ" (o-debu, o- étant plus ou moins un préfixe honorifique, un préfixe que l'on rajoute devant certains mots du quotidien, tels que "baguettes", "thé", "toilettes".. pour leur redonner un peu de classe lorsqu'on veut parler poliment).
Les invités étaient donc une huitaine d'hommes et femmes obèses, auxquels on posait des questions un peu grotesques, dignes d'élèves de CE2. On les regardait et mesurait  en détail, l'un des invités-présentateurs (Masahiro Nakai du groupe SMAP) allant même jusqu'à tripoter un bout de graisse de l'un en lui demandant innocemment "mais, c'est quelle partie de votre corps ça? ça vient du ventre ou de la cuisse??" (j'avoue que je m'étais posée la même mais bon..)
On voyait brièvement en vidéo leur quotiden, ce qu'ils arrivent à faire ou n'arrivent pas à faire.
Les blagues puériles fusaient.

A 2 talento obèses présentes sur le plateau, on demandait "ha ben, alors , vous devez vous sentir bien aujourd"hui ?!"
Naomi Watanabe, dont le seul sketch que j'aie vu jusqu'à présent, consiste à immiter Beyoncé (playback et chorégraphie) en faisant bouger ses bourrelets.

Et Kanako Yanagihara, très populaire (apparaît dans de nombreuses pubs, et dans toutes les émissions humoristque (Owarai), même si je n'ai jamais vraiment prêté attention à ce qu'elle disait, le style et le jeu m'ont l'air plutôt sympa)

A ma grande surprise, en tapant デブタレント (debu-tarento : gros-talento), je suis tombée sur une page leur étant dédiée sur le wikipedia japonais, ça semble donc être une catégorie de personnalités ou comiques à part entière !

*désolée

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14 janvier 2009 3 14 /01 /janvier /2009 13:34

Baguettologie
L'autre jour, à la sortie de l'expo Rokkaku Shisui (je reviens dessus un peu plus tard *), où nous sommes rendus in extremis, soit le dernier jour de l'expo 1h avant la fermeture du musée, nous avons croisé Martin, un étudiant allemand en design que j'avais rencontré l'année dernière et plus ou moins perdu de vue.
Nous allons donc tous les 3 manger un petit bout.
Et là, stupeur... alors que nous étions tous concentrés sur l'absorbage de nos plats respectifs, mon copain s'arrête et nous sort :
- C'est dingue, vous tenez vraiment bien les baguettes..
0_o !!!
Baguettes que je faillis lâcher sous le choc.
Non mais il a craqué?? qu'est-ce qui lui prend?? pas lui? pas le coup des baguettes? (voir cet article) alors qu'on se connaît depuis 2 ans et demi, que depuis une dizaine de mois on mange au minimum une fois par semaine ensemble ?
Je me retourne, le visage pleins de détresse, et lui demande :
- Mais pourquoi tu nous dis ça??!
- Ben regarde comme je les tiens moi!! Un mauvais défaut pris à l'enfance.

En effet, bien qu'il soit bien plus habile dans les opérations particulières genre découpage de poisson réticent et compagnie, sa manière de tenir les baguettes est assez free-style, la main à l'envers, les doigts biscornus, bref rien à voir avec ce qu'on vous apprend habituellement, tandis que nous, qui avons appris à l'âge adulte, les tenons de manière plus académique. Plus ou moins ça en-dessous :

Et c'est pas la première fois que des amis me faisaient ce genre de réflexion.
La palme de la bizarrerie en tenue de baguette revient sans doute à l'une de mes 2 colocataires de l'année dernière.
En gros ça donnait un peu ça.

Je sais même pas comment elle arrivait à les actionner, enfin, elle m'a avoué tout de même que dans certaines situations elle était un peu handicapée mais qu'il était maintenant trop tard pour se corriger.
C'est un peu comme les gens qui tiennent leur stylo de traviole (du moins par rapport à ce qu'on nous apprend en CP). Chacun  son style.
Du coup on me fait souvent lever mes baguettes pour admirer le travail "Ha ouai!! c'est beau!! ça claque, c'est comme ça qu'il faut les tenir normalement!"
En juillet 2007, une copine d'Aix était venue me rendre visite, et je moquais du fait qu'elle croise ses baguettes. Un copain, qui pourtant ne pite que dalle en français était cependant intervenu pour prendre sa défense :"Regarde, moi aussi je les croise, depuis que je suis petit, et ça m'empêche pas de manger"

J'avais lu (mais alors je ne sais plus du tout où) que la manière la plus classe et élégante de les tenir, c'était d'utiliser un maximum de doigts. Ca me semble pas faux puisque j'ai remarqué que beaucoup de garçons (peu soucieux de considérations de cet ordre-là) ne les tenaient quasiment qu'à 2 doigts.
Donc pour résumer, si on vous complimente sur les baguettes, c'est certainement plus pour votre élégance que pour votre habileté à les utiliser.

Black&Decker
Par contre, là où on vous loupera pas, et où on ne se gênera pas le moins du monde pour se moquer de vous, c'est pour les plats de nouilles : soba, udon, ramen, voire spaghetti (mais là ils font déjà un peu moins les malins).
Parce que quand on est japonais, fille ou garçon, et ce quel que soit le rang social, on aspire ses nouilles (y en a qui étendent le procédé à tout ce qui se mange), de manière ultra bruyante.
Certains ont dû se faire poser un moteur et un sac dans le fond de la gorge, vu la puissance d'aspiration et la distance baguettes / bouche, la rapidité de vidage de bol et le bruit qui en résulte.(une petite démonstration ici mais vraiment très soft - la vidéo tout à la fin, quelques jours après mon arrivée à Hiroshima)
Ben non, moi je n'y arrive pas puis en même temps j'ai pas particulièrement l'envie de m'y mettre. Je reconnais que ça semble avoir l'avantage d'éviter de se brûler même sans trop faire "foufou" (on dit comme ça en japonais quand on souffle sur la nourriture ふふ する) et de manger 10x plus vite.
Moi je finis 1x sur 2 à sucer des glaçons (au sens propre du terme) pour calmer les douleurs.
Ca semble faire chic ici de manger des plats à 99°C, ou alors ils naissent peut-être avec un revêtement en polyuréthane dans la bouche. J'ai déjà été "réprimandée" sur le fait que je ne pouvais pas manger comme eux de métal en fusion (voir l'article sur la copine qui voulait me forcer à manger des arrêtes de poisson).
A la fin des cours de Yoga, on nous offre toujours du thé : alors que je commence à peine à réussir à tremper le bout des lèvres, les autres ont déjà bu cul sec leur tasse.

Ma gyaru
Je suis triste, mon 1er spécimen de "gyaru" (ou cagole japonaise) n'est pas revenue en cours (elle était venue prendre une leçon d'essai pour se décider entre le français et l'anglais). J'ai dû être punie par le kami (dieu) des gyaru pour m'être trop moquer de son accoutrement. Pourtant elle avait l'air d'être assez rigolote, d'avoir un sacré tempérament.
A propos, si vous avez le courage de lire 12 pages de texte photocopié et en anglais, je vous conseille cette étude socio-linguistique sur les "kogyaru" (lien partagé par l'auteur de "Your Heroe Dies Today"). On nous y apprend comment ces filles provocantes et dont les médias ne se lassent pas, ont sû créer leur propre langage, leurs propres codes et leur propre mode de vie, en totale opposition avec les modèles établis et ce qu'on attend habituellement de la femme au Japon. On y apprend également que déjà à l'époque Meiji, et à diverses périodes du XXème siècles, des groupes de filles affichant une certaine indépendance, des choix linguitsiques, moraux, ou comportementaux différents avaient étés pointés du doigt.

Glamorama
Les rares fois où j'ai évoqué l'homosexualité au Japon, je n'avais que très peu de sources pour pouvoir parler de leur quotidien et de leur place dans ce pays, si vous souaitez en savoir plus, le blog de RoXas (lien chopé chez Clarence Boddicker) plutôt bien écrit (malgré les affreuses fautes d'othographe) d'un jeune homo français de 18 ans, un apprenti "gyaru-o" qui dépeint quotidiennement le shibuya crasseux, sexe-drogue-et-rock'n roll du monde du mannequinat et des "host", mégalo autoproclamé affichant sans complexe son côté midinette. Il décrit ce qu'il appelle la "débauche glam" d'un Japon plutôt glauque, provoquant le lecteur à coup de "vous me détestez et vous avez raison". Je vous conseille cependant de passer les 1ères pages (derniers articles) où il chiale sur son retour en France, après ça devient un peu plus intéressant. (Bon attention, y a aussi des passages un peu comiques, quand il prétend que "host" est le métier dont tout le monde rêve et sur lequel tout le monde fantasme.)
Il s'interroge aussi pas mal sur l'apparente et effrayante absence de sentiments des japonais (à développer peut-être dans un prochain article, là j'ai un peu la flemme)
Il cite un moment Murakami Ryu mais je le soupçonnerais d'avoir certainement aussi lu son cousin américain Bret Easton Ellis.

*Mr Hexagone
Voilà, j'allais l'oublier lui. Rokkaku Shisui (dont le nom signifie hexagone) est un artiste originaire d'Hiroshima qui a réalisé principalement de magnifiques lacques au début du siècle dernier. Il a également restauré le temple shinto Utsukushima sur l'Ile de Miyajima, lui redonnant sa couleur rouge vermillon originelle qui avait été oubliée durant des siècles.

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6 janvier 2009 2 06 /01 /janvier /2009 14:13

Jamais vu une promo aussi longue pour un film (kai ni naritai), bref..

J'ai une nouvelle élève, une cagole japonaise ! une beyoncé ! une vraie : la panoplie complète (cliquez ici pour en voir quelques spécimens), pour les flemmards : coupe choucroute couleur renard flamboyant, maquillage raton-laveur, couche de crépi de fond de teint orange, ongles téléscopiques à paillettes qui brillent dans le noir, bottes pointues à talons 15cm, une pièce montée quoi, mais une costaude, avec une voix quelques octaves au-dessous de la moyenne nationale, genre new-half encore pas bien fini. Un petit côté quartier, genre "et madame, tu vas pas être trop sévère hein? t'as vu" (Première fois qu'on me pose ce genre de question, je précise au cas où,  je donne des cours individuels pour adulte..).
Qu'est-ce qui nous amène mademoiselle au pays du camembert?
les jolis bâtiments et la pâtisserie (l'attrait number one pour l'hexagone chez mes élèves), ça doit faire un paquet de déçues au final quand elles se retrouvent sur place avec leur vieux pain au raisin rassis dans son sachet tout gras...

Sinon, ça y'est, on m'a trouvé un nouveau sosie, Léah Dizon a dû être rangée au placard, désormais c'est... Suzanne (スザンヌ), plutôt flatteur si on s'en tient au physique, je vous laisse juger, par contre j'espère bien que la ressemblance s'arrête là... parce que si vraiment on le faisait, si on mettait une bonne fois pour toute les cons en orbite, elle aurait vraiment, mais vraiment pas fini de tourner... endurante en plus, genre le 7/Eleven des plateaux de télé, et avec ça, incollable en Histoire de l'Art : "qui a peint Mona Lisa ?" (je crois que ça ne se dit pas ici La Joconde) ... "PICASSSSSOOOOOO !!!!!" (ça parodiait étrangement "Stéphanie de Monaaaaaaaaco !!").



Quoi d'autre? ha oui, les japonais sont tellement alcooliques que même leurs dessins-animés sont bourrés :
oui, l'autre jour dans ce gentil dessin animé familial "Sazae-san" (サザエさん), les Sazae fêtaient shôgatsu comme il se doit, le père, l'oncle et le grand-père, les pieds sous le kotastu envoyaient la mère en cuisine ramener des petites fioles d'atsukan (saké chaud... oui je sais nihonsh'pasl'temps), jusqu'à être complètement ivres (le nez et les joues bien rouge-poivrot).



En parlant de Shôgatsu, voilà les 5 jours (3 normalement il me semble, mais cette année le 4 et le 5 tombaient samedi, dimanche) qui viennent de s'achever.
Pour ceux qui ne le savent pas, shôgatsu c'est les 3 jours où le Japon prend une allure de vieille ville abandonnée du Far West, avec portes de saloon qui claquent, et boules de buissons qui roulent au vent dans les rues.
Dans mon souvenir, mêmes les lampadaires étaient éteints et les rues obscures l'année dernière, mais je me suis aperçue cette année que cette impression venait tout simplement du fait que les commerces n'éclairaient plus les rues de leurs enseignes et néons.
Donc comme je viens de le dire, tout est fermé, mieux vaut être prévoyant et acheter quelques jours avant 4 ou 5L d'huile, quelques kilos de farine et 5 ou 6 paquets de sucre en cube, bref tout ce dont on peu avoir besoin en cas d'urgence, un peu comme en cas de panne d'électricité.
MÊME les distributeurs AUTOMATIQUES de billets ferment pour aller manger des mochi en famille.
C'est là qu'intervient ma petite grand-mère que je gardais de côté. Une de ces femmes rusées et prévoyantes, comme les vraies qu'on voit dans les manga, ultra ridée, pliée en 2 avec un petit chignon gris, des grosses chaussures et un bâton. En femme avertie, elle s'est rendu au distributeur la veille du 31, et d'un pas aussi décidé qu'elle pouvait, criant à l'attention de toute file qui la suivait pa-tia-ment : "yosssshhhaaa! ....alors.... c'était quoi mon code déjà.., ha oui, 1!!...7!!...7!!..9!!...  ..oilà, a y'est" 
...de la veine qu'elle aille pas retirer son bas de laine à la poste de la Canebière, vé.



Voilà, vraiment pas le temps d'uploader les dernières photos, mais le Japon de ceux qui se couchent tard revient d'ici peu. D'ici là, comme il se doit
Bonne année

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11 décembre 2008 4 11 /12 /décembre /2008 13:39
Aujourd’hui je du me rendre (une seconde fois) au pressing.

Y a 2 semaines environ, un inconnu.. ne m’a pas offert de fleurs, non, mais m’a vomie une énorme platrée de soba sur ma veste qui était tombée de la chaise sur laquelle je l’avais posée, désolée pour les détails si vous êtes en train de manger (en même ça vous apprendra, à manger au-dessus du clavier..) mais c’est pour replacer le contexte.

Donc le lendemain, je me précipitai vers le 1er pressing.
Après m’être plusieurs fois plantée avec des cliniques (oui en katakana ça se ressemble : クリーニング / クリニック) je finis par trouver mon eldorado , MAIS-VOI-LA...
La dame, une « charmante » petite naine pourvue d’une seule dent et d’yeux qui louchent vers le ciel (ça fait beaucoup pour une seule femme mais en contrepartie, elle est très gentille), me refuse le paquet en se confondant en excuses : la veste était encore humide (ben oui j’avais quand même pris soin de la rincer dans la baignoire avant), et comme c’est une veste qui ne passe pas en machine, elle avait peur qu’elle rétrecisse et que je l’accuse de l’avoir abîmée et que je la traîne par les cheveux jusqu'à l'autre bout d'Heiwa Dori.
S’en suivirent 20 minutes d’explications, de recommandations (c’est là que j’ai réalisé mes progrès en japonais) et d’une courbette à 90°, le front quasiment posé sur le comptoir. (Ils me font flipper quand ils font ça)

Après avoir scrupuleusement suivi ses conseils, et quelques jours de flemme à retourner là-bas, la veste enfin sèche je repars voir la petite bonne femme qui me reconnaît immédiatement et m’accueille chaleureusement. Comme dans 99% des commerces, il me faut remplir une carte de membre (youhouu, la classe je suis membre du Cleaning de Fukuromachi, à côté de mes cartes de Wants, Rosemary ,Yamadadenki , Hôpital et compagnie, ça va péter).
Le Japon c’est LE pays de la carte, de la carte de membre et de la carte de visite. L’autre jour, à la recherche d’un coupon de réduction, j’ai réalisée que mon portefeuille était pleins à rabord de cartes de visites qui ne me servent à rien.
Là je fais remarquer à la copine avec qui je mangeais « c’est fou ce que vous aimez les cartes de visite ici ! En France à moins d’être graphiste freelance, journaliste, ou encore commercial, plombier, haut-placé d’une entreprise, on ne possède de pas de carte de visite personnelle, et on les distribue encore moins en dehors du cadre du travail. Ca donnerait un genre « je me la pête » ou « j’ai pris mon entreprise pour ma famille alors que je n’en suis qu’un pion ».
Je disais aussi ça parce qu’une amie qui travaille dans un Barber Shop du cul du loup d’Hiroshima m’a demandé de lui en faire une.
Et ben vlan ! elle m’a trouvé l’explication en 3 secondes « oui, parce qu’on est un pays de SERVICES, donc si je vais voir tartenpion dans un grand magasin et que je n’ai pas pu avoir ce que je voulais la 1ère fois, je serai bien contente de retomber sur ce même tartenpion la prochaine fois et de pouvoir compter sur ce qu’il m’a promis. »
Ahh ouai, vu sous cet angle.

Bon revenons à la brave bonne femme du pressing, elle me tend ma carte et me demande si je peux la remplir en katakana « oui, c’est possible », elle me montre du doigt les cases « là le nom, là le numero de tel, et la l’adresse « juusho » vous comprenez ? » « Oui, je comprends »
Et là elle c'est reparti pour 3 couplets d'excuses :
- « hooo, pardon, mais oui vous comprenez trop bien le japonais ! qu’est-ce que je suis bête moi de vous demander ça, koteru-san, pardon pardon ».
- « Non, non ! relevez-vous, lâchez ce fouet madame !! lààà , on se calme ».
J’ai donc eut droit ensuite à des ribembelles de « nihongo umaaaaai ! » , je me demande si c’est pas la version plus honnête de « nihongo ga jouzu » dont je vous parlais la dernière fois, depuis que je sens que je me suis un peu améliorée, j’entends plus souvent ça, même venant d’amis qui me connaissent bien...

Enfin voilà, tout est bien qui finit bien.

... Sauf qu'on entre en période de boonenkai 忘年会, vous vous souvenez ?
Littéralement "réunion pour oublier l'année" : le jeu consiste à se réunir avec chacun des groupes auxquels on appartient (ce qui au Japon veut dire beaucoup) : collègues de bureau, copains du club d'échec, anciens camarades d'école, amicale des amateurs de caniche nain, anciens du.. enfin bref, et de se retrouver dans un bar, un izakaya, un restau, n'importe quel lieu proposant de l'alcool pour en consommer à outrance afin d'oublier ensemble l'année passée.
Vu que beaucoup pratiquent déjà ce jeu tout au long de l'année, on se demande bien l'intérêt d'en rajouter une telle couche, mais les japonais sont des gens scrupuleux, alors dès fois qu'il resterait quelques souvenirs d'y à moins de 3 semaines, hop, on fait dans le super efficace en fin d'année histoire de régler ça une bonne fois pour toute.
Les rues se peuplent donc le soir de gens ahuris, titubant, se vomissant sur les pieds, de salaryman rattrapant leurs potes par les cheveux, d'autres étalés dormant à même la rue, ça braille, ça beugle dans tous les sens. Dans les bars on voit des gens s'effronder et se faire transporter (l'année dernière 3 dans la même soirée), les ambulances croisent les taxis, c'est pas très brillant quoi. On peut aussi faire dans le soft (notre bounenkai entre filles de l'année dernière)

Tout ça pour dire qu'en cette période je tâcherai (tâche - pressing...) de garder ma veste à porter de main ou au locker.
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3 décembre 2008 3 03 /12 /décembre /2008 02:58
「ラ・ビズ」って何???
「ラ・ビズ」っていうのはフランスの文化の大切な事!!
このビデオを見てください!日本語の字幕あるよ!!
Une vidéo aussi marrante qu'instructive tirée de l'excellente émission Karambolage (avec sous-titres en japonais) sur LA BISE. Un truc qui nous paraît si naturel à nous les français (enfin quoi que moi je ne sois pas spécialement fan et que ça me traumatisait  même étant petite).
Au cas où certains l'ignoreraient, ça n'existe quasiment qu'en France, et absolument pas au Japon.

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30 octobre 2008 4 30 /10 /octobre /2008 09:42
Scène Typique
17h
7/Eleven

Je me rends dans un conbini pour faire 2-3 courses, j'ai besoin de quelque chose qui se trouve derrière la caisse.
Je m'approche du comptoir, là je vois l'armée de caissiers (alors qu'il n'y a pas un rat dans la boutique, mais ça c'est normal au Japon) prendre position, chacun sur le pied de guerre, pret à subir l'attaque.
Une gaijin risque de venir en terroriser un en lui parlant gaijinois (anglais) !!!!
Je m'approche d'une caisse au hasard, la plus proche, celle où se trouve l'employé qui a l'air le plus disponible (dans ce genre de situation, certains se sentent pris d'une irrestible envie de passer le plumeau sur l'étagère du haut, de ranger 2-3 cartons, ou de replacer les sachets de karaage bien alignés dans l'armoire chauffante).
Le petit jeune qui s'y trouvait et devait se dire "pourquoi moi? pourquoi moi?" commence automatiquement  à tendre l'oreille bien en avant en ma direction (pour réussir à peut-être saisir quelques bribes du charrabia que j'allais certainement lui livrer), fronçant les sourcils (il avait l'air concentré comme s'il attendait la question piège en finale de Question pour un Champion), tandis que son senpai (son aîné) vient se poster derrière lui, pour lui prêter main forte...
Il n'eut pas le temps de réaliser que je lui parlais japonais que son collègue visiblement plus entaîné à ce genre de coup dur, saisit l'article demandé.
Je les imagine tous s'essuyant les gouttes de sueurs, se tapant dans les mains et se serrant dans les bras après mon départ (genre scène finale de comédie dramatique américaine)
Ca donne presque envie de revenir en agitant un petit drapeau blanc la prochaine fois...

Bon c'est quand même pas comme ça à chaque fois, j'exagère, mais ça arrive tout de même assez fréquemment.
En même temps, que vaut-il mieux? ça ou le cafetier parisien, l'air exaspéré et pressé, qui se contre-fout de la langue qu'on va lui parler et de ce qu'il va comprendre, se disant que son client n'a que le comprendre lui et parler sa langue à lui et qui ne fera pas le moindre effort pour se faire comprendre non plus. Là encore je carricature, mais c'est quand même bien ce qui ressort tous les ans des bilans d'inspection sur la qualité de l'accueil pour les touristes à Paris..
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28 octobre 2008 2 28 /10 /octobre /2008 17:22
De retour chez Junnn avec Pon, le soir nous nous sommes préparées un excellent repas !

jud à Hiroshima - soirée chez des copines jud à Hiroshima - soirée chez des copines
 
Salade de poulet/concombre, yakitori, brie et cream cheese à la confiture de myrtilles, asperges, broccoli, sashimis, rosebeef sur rocula assaisonnée à l'huile d'olive, citron, sel et poivre, salade tomate / basilic / mozzarella de buffala, et une bouteille de Côtes du Rhone et une de Sangre del Torro.

Ensuite en discutant elles m'ont posé pleins de questions sur le fait que l'on ne retire pas les chaussures à la maison en France, ça avait l'air de vraiment les intriguer :
- en France vous n'enlevez pas les chaussures hein pour rentrer dans la maison ?
- vous utilisez les mêmes chaussures à l'extérieur qu'à l'intérieur ?
- hoo ça me ferait bizarre de me balader en chaussures à talons dans la maison, ou avec mes chaussures préférées ! Ca m'est jamais arrivée !
- vous pouvez entrer dans n'importe quelle pièce en chaussures? même dans la chambre? même dans la salle de bain?
- et quand vous allez prendre un bain? vous faites comment? vous y allez en chaussures à talon puis vous les remettez en ressortant?
- ha... et vous marchez pieds-nus parfois? mais vous avez pas les pieds tout noir après?
- c'est vraiment bizarre comme coutume...
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